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Avec le titre “Où est mon avenir ?”, l’artiste mahorais Devs Enel, a été choisi par la compagnie de bus pour écoliers et étudiants, Halo Matis, comme porte-parole contre la violence scolaire à Mayotte. A à peine 19 ans, le rappeur chanteur, finaliste du concours Trace Music Star avec le Label Wati B, offre une musique engagée dans laquelle il souhaite transmettre un message positif et rassembleur auprès des jeunes. Interview.
Quel a été ton parcours ? Pourquoi avoir choisi la musique et en particulier le rap ?
J’ai toujours aimé la musique, même depuis l’enfance. Mais c’est récemment que j’ai eu confiance en moi et je me suis lancé. J’ai été remarqué par Rohff, qui m’a inclus dans une sélection de rappeur appelé CPLS et a mis le son en question sur la compilation du même nom. Par la suite, j’ai participé au concours Trace Music Star Edition Wati B. J’ai atteint la finale grâce au titre “Déserteur” que Trace a diffusé par la suite en rotation.
J’ai plutôt envie de dire que c’est le rap qui m’a choisi, le moyen d’expression naturel pour nous, les jeunes. Cela permet de décrire ce qu’on voit, ce qu’on vit, ce qu’on ressent et de partager et se faire entendre. …
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
J’écoute un peu de tout. Mon père est un artiste connu dans l’océan, je l’écoutais beaucoup, on m’appelait le “Petit Sakis”. Aussi j’écoutais beaucoup de musiques variées, dans tous les styles, aussi bien anglophones, francophones ou en mahorais….
Pourquoi avoir choisi de traiter la question de la violence scolaire dans ton dernier titre ? Est-ce un sujet qui t’a concerné ou qui te touche particulièrement ?
J’ai choisi de traiter cette question car comme dans mon texte, je pense que “L’éducation est un passeport pour l’avenir”. Je veux vivre et avoir des enfants dans un monde meilleur. Je pense que sans mon éducation ou mes parents, j’aurai pu être dans l’erreur comme beaucoup d’autres jeunes. Aujourd’hui et demain, j’ai envie d’être là pour tous ces jeunes désœuvrés qui s’en prennent aux autres. Les erreurs que l’on fait petit comptent après pour notre vie d’adulte, en plus.
Qu’en est-il de la violence scolaire à Mayotte ?
La violence scolaire à Mayotte est quasi omniprésente, du point d’arrêt de ramassage scolaire, à l’intérieur des bus, aux parkings des établissements scolaires. Seul l’intérieur des établissements scolaires semble être épargné.
Sous quelle forme se présente-t-elle ?
La violence est principalement physique. Il n’est pas rare de voir s’affronter des jeunes, et de plus en plus souvent des moins jeunes, de villages limitrophes. Le point de départ de ces affrontements peut parfois être extrêmement futile. Un vol de casquette a par exemple déclenché le 19 septembre 2012 de violents affrontements entre les villages de Kawéni et de Koungou causant plus de 100 000 € de dégâts collatéraux.
Comment expliquer ce phénomène ?
Peut-être parce qu’auparavant, les tensions intervillageoises étaient “réglées” lors d’évènements tels que le “Mouringué” permettant ainsi de diminuer considérablement les points de tension. Or, la tradition se perd et les tensions entre les villages, où les quartiers se règlent désormais aux frontières de ces zones, à coups de bâtons.
Qu’attends-tu de ta carrière ? As-tu un rêve ?
Je veux continuer a faire des titres comme j’aime les faire, continuer à véhiculer des messages positifs, à les partager au plus grand nombre sur scène et rassembler les gens. Mon rêve serait d’être un jour au Zénith ou au Bercy.
Découvrez le clip “Où est mon avenir” :
Par Céline Bernath
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