Implosion de la famille au Sénégal

Le mouvement « Touche pas à ma sœur », qui mène inlassablement un combat pour l’éradication des infanticides, des avortements clandestins, des viols ou encore des refus de paternité, a fait, jeudi 12 novembre 2015, une révélation renversante quant à la situation de la famille de manière générale, du couple en particulier, notamment dans la banlieue de Dakar, la capitale du Sénégal. 427 divorces et 700 abandons de famille en banlieue dakaroise, sur une période de 21 mois.
Selon Walf Grand-place, ledit mouvement, qui regroupe plusieurs associations sous la houlette de son président, Ismaïla Kamby, a dénombré quelque 427 divorces, rien qu’au niveau du tribunal de Guédiawaye, en seulement 21 mois ; soit entre janvier 2014 et septembre 2015. Du côté des déserteurs, le mouvement a constaté qu’au niveau des ménages, plusieurs maris n’ont pas hésité à laisser leur femme et enfants, sans ressource aucune, pour aller voir ailleurs là où l’herbe semble le plus verte. Selon Ismaïla Kamby, entre 2014 et 2015, environ 700 abandons de famille ont été enregistré dans la même zone de Dakar.
A côté de ces déserteurs, figurent un nombre important de refus de paternité. Pis, des filles sont enceintées et laissées à leur sort par des hommes qui ne se soucient ni de leur avenir ni celui de leur enfant naturel. Toujours au niveau de Guédiawaye, plus de 1000 refus de paternité ont été relevé dans cette banlieue de Dakar, entre 2014 et 2015 auprès des ménages visités. Ce qui boucle cette liste sombre de la famille au niveau de la banlieue dakaroise, c’est le nombre élevé d’enlèvements qui se chiffrent à 35 cas depuis janvier 2015. Ce qui prouve encore une fois que l’insécurité est en train d’élire domicile dans cette partie de la capitale sénégalaise. Car ces faits sont parallèles aux cas d’agressions, de meurtres et de viols qui ont atterri au tribunal de Guédiawaye.
Par Hamid Diallo