Côte d’Ivoire : 16 jours pour dénoncer les violences faites aux femmes

Seize journées d’activisme pour faire face à ce fléau qui gangrène ce pays d’Afrique de l’Ouest et le reste du continent. Voilà la nouvelle mission que s’est assignée ONU-Femmes. Selon les statistiques, en Côte d’Ivoire, un tiers des femmes affirment avoir été victimes de violences, au moins une fois dans leur vie. Elles sont donc près de 4 millions de femmes à être battues, violées, dans ou hors du couple. Ces femmes sont en outre victimes de discriminations, d’excisions, de harcèlement sur leur lieu de travail, si elles ne sont pas tout simplement exploitées au sein d’une cellule familiale. Ce sont toutes ces différentes formes de violence, souvent passées sous silence et qui font rarement l’objet de poursuites judiciaires à l’encontre de leurs auteurs, qui seront dénoncées à travers cette quinzaine dédiée à la protection des droits des femmes en Côte d’Ivoire, relève RFI.
« La violence conjugale est la plus élevée »
« En Côte d’Ivoire, toutes les femmes sont concernées par la violence, mais le fait est qu’en milieu rural, nous nous rendons compte que le phénomène est plus exacerbé. Mais, dans l’ensemble, à tous les niveaux, au niveau de toutes les couches socioprofessionnelles, nous avons rencontré des femmes victimes de violence. Et nous nous sommes rendu compte que la violence conjugale est la plus élevée. Malheureusement il y a un silence total autour de cette violence, que ce soit les femmes qui sont battues par leur mari, qui sont menacées au sein de leur famille par les beaux parents, il y a un silence total. Et notre action aujourd’hui, c’est de commencer par briser le silence », confie Nicolas Betsi, coordinateur du Programme autonomisation et lutte contre les violences faites aux femmes.
C’est justement dans le but de combattre ces pratiques qu’ONU-Femmes a lancé sa campagne de sensibilisation, qui débutera le 25 novembre prochain à Abidjan. Cette quinzaine de sensibilisation concernera l’ensemble du territoire ivoirien. Durant cette campagne, la structure onusienne compte certes accompagner les femmes dans leur souffrance, mais il sera plus question, selon les organisateurs-, de rompre avec l’indifférence existant autour de ce qu’il convient de qualifier comme un fléau en Côte d’Ivoire.
Par Hamid Diallo