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Le wax est une formidable machine à produire des images. Selon les motifs, les couleurs, et la coupe bien sûr, il voyage, raconte mille histoires, s’éloigne parfois de l’Afrique, pour y revenir ensuite.
C’est un peu ce qui est arrivé à Shade Affogbolo et sa mère Nafi, quand elles ont ouvert en 2013 la maison Nash Print. L’envie de coudre et de raconter. Shade l’écrit ainsi sur leur site. Elle se définit d’abord par ce croisement d’époques et de lieux. « Nafi, ma mère, est danoise et sénégalaise, styliste de formation, créative, généreuse, et d’une élégance indéfectible. » Puis elle évoque aussi sa grand-mère, belle, jeune et blonde, Danoise de naissance et voyageuse de cœur. « J’ai souvent l’impression de regarder d’anciennes pages de magazine lorsque je la vois en tenue de soirée avec brushing ou chignon. Sans exagération (…), elle n’avait rien à envier aux actrices hollywoodiennes de l’âge d’or. » Elle s’appelait Else Lis. Une collection porte d’ailleurs son nom. Vlisco a plusieurs fois distingué ce travail et cette symbiose entre les sensibilités.
Il y a quelques mois, cette ligne attirait justement l’attention au travers du catalogue hollandais. Les deux stylistes voulaient rendre hommage à leur aïeule. Les seize tenues dessinées faisaient référence aux années 50 et 60 où Else Lis vivait en Afrique, et portait des vêtements adaptés au climat. Comme le dit Shade, « toute l’élégance était alors de sortir dans ces tissus locaux et de ne ressembler qu’à elle-même. » Aucune faute de goût, aucune couleur déplacée, une harmonie au lieu et à ceux qui les habitent. Les collections Nash sont d’ailleurs toujours construites selon ce principe. Elles inspirent d’abord par un parti pris d’élégance, d’intemporalité et un confort qui privilégie avant tout la liberté du mouvement.
« Nous voulions toutes les deux rendre hommage à nos origines »
Il y a donc fort à parier que la maison sera sur cette même ligne en 2020 ; Tout comme elle entend rester fidèle à un fonctionnement résolument inscrit en Afrique. La fabrication des pièces est toujours réalisée au Bénin, où Nafi travaille avec le couturier local Parfait Adekambi, et cela depuis le début de leur aventure. De son côté, Shade dessine et choisit les imprimés capables d’assurer ces passerelles visuelles. Le marché de Dantokpa alimente alors son imagination.
« J’ai toujours voulu travailler avec ma mère ! J’ai donc décidé de créer la marque pour qu’elle puisse m’aider. Travailler avec des artisans africains et du wax est une idée venue naturellement. Nous voulions toutes les deux rendre hommage à nos origines », confiait-elle dans une interview. Il n’y a rien à ajouter. Une histoire de famille, finalement très africaine, qui se joue des frontières, libre et élégante. Entre Paris et Dakar, non loin d’une maison danoise et d’un fleuve africain !
R Calmé
Photos Jérôme Jack
https://www.wearenashstudio.com/boutique
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