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Professeur en droit à l’Université de Berkeley, Angela Onwuachi-Willig est une femme noire qui s’est toujours intéressée aux problématiques concernant la population noire américaine. Portant elle-même des locs, elle a passé plus d’une décennie à étudier les politiques du code esthétique et social américain, dont les règles capillaires discriminent les femmes noires. En effet, en 2016, une décision de justice faisant cas de jurisprudence aux Etats-Unis, autorise les employeurs à licencier un employé pour le port de locs. Une décision qui n’a fait qu’alimenter le travail d’Angela Onwuachi-Willig et renforcer son combat.
Le mouvement “Nappy” est en perpétuelle croissance. Les femmes noires, de par le monde, embrassent et célèbrent leurs cheveux naturels, arborant fièrement la coupe afro, les vanilles, les tresses ou encore les locs. Une adhérence qui a fini forcément par rencontrer de nombreux détracteurs. On ne compte plus les faits divers, avec des écoles ou des entreprises qui ont renvoyé des jeunes filles ou des employés en raison de coiffures “inacceptables”.
Comme le mouvement naturel des cheveux continue de croître avec les femmes noires et les les filles qui embrassent leurs cheveux, il est apparu une police des cheveux de type africain. Les coiffures naturelles telles que l’afro, les vailles, les tresses et les locs ont été interdites dans les écoles et sur les lieux de travail. A cet effet, une étude “Good Hair Study”, menée et publiée en février par Perception Institute et en partenariat avec la compagnie Shea Moisture, une entreprise de produits corporels et capillaires en noir, confirme que la perception négative des cheveux naturels est autant présente chez les populations blanches que les populations noires.
Des règlements intérieurs discriminatoires
Elle déclare ainsi que de telles politiques sont mises en avant au prétexte du peu de professionnalisme et du sérieux qui se dégagent des cheveux et des coiffures naturelles. “Ce qui est troublant, c’est que l’interdiction de l’esthétique capillaire naturelle explique essentiellement aux femmes noires, que les cheveux avec lesquels elles sont nées sont extravagants, excentriques, amusants et peu professionnels. Cela s’établit comme une norme qui se veut neutre mais qui est en fait racialement discriminatoire.” A cet effet, l’étude “Good Hair” a révélé que les femmes noires souffrent plus d’anxiété autour de cette thématique de leurs cheveux. Elles sont deux fois plus susceptibles de subir la pression sociale au travail comme à l’école, de lisser leurs cheveux afin d’imiter les normes capillaires européennes. Il n’est pas surprenant que les femmes noires dépensent beaucoup plus que les autres en produits capillaires.
Une lutte contre le système
Pour combattre ces préjugés, Angela Onwuachi-Willig s’est associée à d’autres professeurs de l’école de droit, dont Trina Jones (Duke), Kimberly Norwood (Université St Louis de Washington) et Wendy Greene (Cumberland) pour rédiger des lettres demandant le retrait de ces règlements intérieurs qui réprimandent les jeunes filles noires portant leurs cheveux naturels dans les écoles américaines. Les cheveux de type africain, en particulier ceux des femmes ont longtemps été un champ de bataille politique et raciale en Amérique, dont les conséquences se sont avérées plus que néfastes. Pour Angela Onwuachi-Willig, il est primordial que les responsables administratifs des établissements prennent en compte la diversité des textures capillaires : “ces derniers ne peuvent pas établir des règlements avec la chevelure caucasienne comme baromètre de ce qui est acceptable ou non, quand on sait que les cheveux des noirs poussent principalement vers le haut tandis que les cheveux des blancs poussent vers le bas.”
A ce jour, 120 signataires ont participé à l’envoi de ces lettres au département d‘éducation de chaque état et au président du conseil scolaire des Etats-Unis.
Auzouhat Gnaoré
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