samedi, décembre 7, 2024
0

Votre panier est vide.

0

Votre panier est vide.

Femmes d'Amina

Thècle Lasme : connecter les femmes entre elles

Diplômée d’une grande école de commerce à Paris, Thècle Lasme a suivi un parcours classique avant de devenir ingénieur financier dans le secteur bancaire. Elle fait son chemin dans les plus prestigieuses :  DEUTSCHE BANK, SOCIETE GENERALE, CACEIS, BPCE et BNP, jusqu’à ce que la fibre entrepreneuriale la rattrape. Passionnée par la chaussure et la maroquinerie haut de gamme, la mère de famille de 3 enfants se lance dans l’aventure et crée sa marque ORIA7. Très impliquée dans la cause féminine, elle décide également de mettre en contact les femmes entre elles au sein du club Woman Connecting qu’elle préside. Le 25 septembre dernier, son club était récompensé du prestigieux prix des initiatives réseaux pour sa série de podcast “Femmes inspirantes”.

Vous avez fait carrière dans la banque, qu’est-ce qui vous a amenée à devenir entrepreneure et à vous lancer dans la chaussure et maroquinerie haut de gamme ?

Je travaille toujours dans la banque. J’y ai fait mes premiers pas. En parallèle, j’ai multiplié les activités associatives et monté un beau projet d’entreprise que je codirige aujourd’hui avec mon mari.

Le secteur du luxe, souvent frileux en termes de coloris et enclin à la sobriété, ORIA7 est née de mon goût pour les sacs de créateurs et du désir de sublimer la femme en apportant un grain de folie, une touche de lumière, de couleurs gaies qui n’est pas sans attirer l’attention. En 2007, j’ai commencé à écrire l’identité de mon entreprise qui a vu le jour en 2015.

Comment avez-vous fait pour manager ces deux activités de concert ?

J’ai pensé me consacrer entièrement à cette nouvelle activité mais le sort en a décidé autrement. J’étais alors à la Société Générale, et les perspectives d’évolution de ma carrière étaient réduites. J’ai donc profité de leur proposition de m’accompagner dans ma nouvelle activité. Je m’imaginais totalement à mon projet quand j’ai été contactée par un chasseur de têtes. Il me proposait de rejoindre la banque d’investissement du Crédit Agricole. J’ai accepté !

Le challenge était intéressant et j’avais l’opportunité d’avoir de nouvelles et plus grandes responsabilités.

Pour autant, je n’ai pas abandonné mon bébé. Nous avons démarré notre activité sur internet avec le but de faire connaitre ORIA7 et d’ouvrir par la suite une boutique à Paris.

Je me suis entourée d’une équipe formidable pour communiquer sur ORIA7, j’ai fait découvrir ma marque au grand public dans des boutiques éphémères et collaborer avec des magasins à Paris. Il nous fallait être visible. J’ai participé à des défilés de mode avec différents grands créateurs notamment au Shangrila et au Carlton à Cannes et nous avons eu l’honneur d’être partenaire de l’élection Miss Paris 2017. Puis, en 2018, j’ai reçu un coup de fil d’un journaliste qui écrivait pour BFM. J’ai aussi eu la chance d’être mise en avant dans le magazine Forbes.

Pourquoi avoir appelé votre société ORIA7 ?

ORIA veut dire lumière et renvoie à la manière dont j’imagine mes clientes. Elles doivent rayonner, c’est pour cela qu’on est dans des coupes et couleurs voyantes. Quant au 7, c’est un chiffre que j’aime beaucoup.

J’ai lancé ma société en mai, qui correspond à la saison des mariages et baptêmes. Pendant deux mois, il ne s’est rien passé et je n’ai eu aucune vente. J’étais déprimée. Puis une amie m’a écrit et m’a dit qu’elle aimait beaucoup mes créations et m’a proposé de les porter. Elle m’a présenté une de ses amies, qui a une boutique à Paris. Cette dernière a organisé une vente privée avec ses connaissances et clientes, elles ont adoré et c’est parti comme cela.

Vous êtes également à l’origine du Club Woman Connecting, pouvez-vous nous en parler ?

J’ai toujours accordé une grande importante à la mise en relation. Quand j’ai rencontré Donia, par le biais de la boutique qui proposait mes créations, elle lançait son entreprise dans le recrutement. Elle avait besoin de trouver une trentaine de personnes pour répondre à une demande de recrutement d’une banque. J’ai alors créé un groupe WhatsApp en y mettant mes relations et amies. Groupe dont le noyau dur a migré sur Facebook. Un jour, une amie s’est retrouvée dans une galère et recherchait une avocate, j’ai alors pensé qu’il serait utile de créer un réseau afin de connecter les femmes en cas de besoin, que chacun des membres puisse faire appel à une compétence au sein du groupe. Une autre raison est aussi que, nous, les femmes, avons tendance à nous autosaboter. Nous avons besoin de croire en nous, de croire en nos capacités et surtout nous avons besoin d’être solidaires et bienveillantes les unes envers les autres.

Le succès du groupe Facebook m’a permis de basculer vers quelque chose de plus cadrée et peu à peu le groupe initial s’est enrichi de nouvelles femmes aussi brillantes qu’inspirantes qui nous ont rejoint avec un esprit de solidarité et de bienveillance extraordinaire.

Car au départ, quand j’ai décidé de créer le Club Woman Connecting, en janvier 2018, nous étions trois membres fondateurs. Nous échangions sur ce qu’il était possible de mettre en place pour valoriser la femme dans son ensemble. Aujourd’hui nous avons 32 adhérentes permanentes et près de 900 membres sympathisants, de tous secteurs d’activité confondus.

Nous organisons tous les trimestres des dîners dans les plus beaux palaces parisiens, dîners réservés exclusivement aux adhérentes du Club. A côté de cela, nous proposons des ateliers ouverts à toutes qui abordent différents sujets pour l’épanouissement des femmes.

En plus du groupe Facebook, nous sommes également sur LinkedIn et Instagram. Tous les profils y sont représentés : Ingénieur, médecin, avocate, directrice RH, cadre dans la banque, assurances, caisse de retraite, coiffeuse, expert-comptable, chefs d’entreprise dans la beauté, la mode, Coachs, les médias, etc. …. Ces femmes sont principalement de France mais aussi pour 20% d’Afrique (du Cameroun, de la Côte d’Ivoire du Ghana, du Congo) où nous souhaitons nous développer. Notre objectif est de favoriser les connexions entre femmes de notre réseau et d’organiser des rencontres en dehors de la France. Nous avons eu plusieurs demandes des femmes de certains pays d’Afrique et nous travaillons afin de créer des synergies entre femmes dans tous les continents.

Quelles sont les problématiques que vous rencontrez régulièrement au sein du Club ?

De nombreuses femmes souhaitent entamer une reconversion professionnelle, passer de salariée à entrepreneure mais rencontrent pour la plupart de temps des difficultés pour financer leur nouvelle activité. Les femmes et l’argent, c’est tout un sujet. Rares sont décomplexées quand il s’agit d’aborder l’aspect financier.

En général quand les femmes entreprennent à la différence des hommes, elles commencent par investir leurs fonds propres et se lancent dans des domaines de cœur qui rapportent souvent peu.

Elles se projettent moins dans l’agrandissement de leur structure et n’osent pas toujours emprunter pour diverses raisons. Ainsi en écoutant la Co-fondatrice de Raise, qui accompagne les entrepreneurs, j’ai découvert qu’il y avait moins de 10 % de femmes qui demandaient de l’argent pour leur projet, et au premier refus, elles cherchaient un plan B ou abandonnaient tout simplement.

Nous souhaitons être dans l’avenir un allié, pouvoir aider les femmes à créer librement leurs entreprises et accompagner leurs réussites afin que leurs projets se concrétisent. Aujourd’hui nous avons réussi à mettre en place un partenariat avec une agence LCL du 92 pour accompagner et conseiller les membres du Club Woman Connecting.

Parlez-nous de vos ateliers.

Nos ateliers portent sur des sujets divers qui intéressent nos adhérentes. Ils sont choisis par notre bureau composé de quatre personnes dont je fais partie. Nous nous rassemblons tous les mois pour faire des propositions concrètes aux femmes. Nous établissons un planning. Nous avons abordé dans le cadre de nos ateliers : Le choix de statut juridique dans la création de l’entreprise ; l’Investissement immobilier ; l’investissement boursier ; La gestion du temps ; la maitrise des codes de bonnes manières ; le Marketing digital ; Détecter ses difficultés et savoir réagir ; l’art oratoire ; le contrat de mariage …

Avec le confinement, nous nous sommes lancées dans les ateliers en ligne et aujourd’hui il est assez facile pour tout un chacun de se connecter. Cela permet aussi à une plus vaste communauté de nous suivre.

Il faut bien entendu une certaine expertise pour pouvoir être mis en avant dans le cadre de ces ateliers et savoir parfaitement s’exprimer sur son sujet. Car celles qui y participent attendent d’avoir à faire à des professionnels et experts. Ces rencontres sont aussi l’occasion de s’informer, promouvoir son activité et enrichir son carnet d’adresses.

Comment se porte ORIA7 ?

ORIA7 se porte bien. Nous sommes présents sur Facebook et Instagram et vendues exclusivement sur notre site internet. Les sacs ont eu un réel succès et nous avons plusieurs modèles en rupture de stock. Nos chaussures à talons sont plébiscitées. Et nous réfléchissons aujourd’hui à innover dans le sur-mesure. Notre objectif à moyen terme, seraient de développer la marque sur le continent Africain. Aujourd’hui nos principales commandes en dehors de la France viennent d’Angleterre, de Russie, d’Outre-mer et du Canada.

Vous avez choisi de reverser 1% de vos bénéfices à un orphelinat au Congo, comment s’est fait ce choix ?

J’ai toujours été très engagée dans l’humanitaire surtout pour des causes qui touchent les enfants. Avec mes fonds propres, j’ai eu l’opportunité de mettre en place plusieurs actions. A la création d’ORIA7, j’ai tout naturellement voulu l’associer à un projet humanitaire. Je me suis focalisée sur un orphelinat en particulier en Afrique centrale. J’ai rencontré la directrice de cet orphelinat à Pointe-Noire au Congo, qui avait un très beau projet, qui consistait à construire une école pour permettre aux enfants de l’orphelinat de poursuivre leur scolarité. L’école Amour de Dieu a été ouvert en 2017. En parallèle plusieurs projets pour assurer l’auto-dépendance de l’orphelinat ont pu être réaliser et d’autres sont en cours.

Avez-vous des modèles ?

Oui, il y a une femme que j’admire particulièrement. C’est Christine Lagarde car elle incarne la réussite. Elle a commencé une brillante carrière aux États-Unis, elle a su s’imposer à la tête d’un grand cabinet d’avocats, un milieu majoritairement masculin. En prenant la direction du FMI, elle a suscité des vocations et a brisé les croyances limitantes des femmes sur les postes de pouvoir que l’on dit souvent « inaccessibles aux femmes ». J’imagine que les choses n’ont pas toujours été faciles mais elle a dû s’imposer. Elle m’impressionne beaucoup par toutes ses connaissances, je lui ai d’ailleurs écrit pour l’inviter à un de nos dîners.

Comment voyez-vous l’avenir ?

J’ai tellement de projets pour mon entreprise. J’aimerais développer l’habillement, un secteur que je connais bien, mon père étant styliste. Notre projet d’ouvrir une boutique à Paris a été repoussé vu la situation économique.

Concernant le Club, je le vois international, j’espère voir les femmes venir plus nombreuses, développer leurs projets, occuper des postes de plus en plus importants, être des créatrices de richesses et des modèles de réussite pour la jeune génération qui nous observent pour emboiter le pas car que quand on veut on peut.

www.oria7.fr

www.woman-connecting.com

Quelle est votre réaction ?

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles connexes

Charger plus d'articles Chargement...Il n'y a plus d'articles.

Toute L'ACTUALITÉ à portée de main

Des articles, des vidéos et du contenu exclusifs de femmes inspirantes du monde entier. Abonnez-vous dès maintenant et ne ratez aucun de nos numéros.