vendredi, novembre 22, 2024
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Santé

Près de 40% des femmes d'Afrique subsaharienne seraient victimes de violence

La violence conjugale est un fléau mondial qui n’a pas de frontière géographique. Des statistiques révèlent toutefois qu’elles prennent de l’ampleur en Afrique. L’OMS estime le nombre de femmes africaines violentées à plusieurs millions, surtout dans le milieu conjugal et au taux alarmant de 41,6 % en Afrique Subsaharienne.

Quelles sont les origines de la violence ?

La violence a des origines diverses. Elle peut être liée à des antécédents familiaux, mais aussi à la prise d’alcool ou de drogue, ainsi qu’à certaines coutumes et discriminations à l’égard des femmes. La guerre est également un facteur important, avec notamment le viol comme arme. Dans certains pays les femmes sont victimes de mutilations génitales ou de mariages précoces et forcés.

Quelles sont les conséquences sur la santé ?

La violence peut avoir de graves conséquences sur la santé et le bien-être de la femme. Il y a tout d’abord des troubles physiques liés aux coups comme des fractures, des hémorragies internes, ou au viol qui comme des maladies sexuelles ou des grossesses non désirées. Sur un autre plan vous pouvez constater des troubles émotionnelles. La violence peut ainsi engendrer la dépression, le manque de confiance en soi, les pleurs répétitifs et la peur. Certaines sont également incapables de prendre des décisions sans la permission de leur époux, se sentent honteuses et craintives. Souvent, elles sont dans l’obligation de cacher votre violence et de faire croire que tout va bien afin d’éviter que la colère s’amplifie.

Pourquoi la violence est-elle plus importante en Afrique ?

Il faut tout d’abord savoir que dans certains pays, comme le Cameroun ou la Côte d’Ivoire, le viol conjugal n’est pas reconnu par le code pénal. De même, de nombreuses femmes sont dans une situation économique précaire, étant ainsi dépendantes de leur mari et n’ayant aucun accès aux soins. De même, l’avortement est interdit encore aujourd’hui dans de nombreux pays africains. En tant qu’atteinte au droit à l’intégrité physique et morale, et parfois même au droit à la vie, les violences à l’égard des femmes, ont fait l’objet d’un certain nombre de traités contraignants, et que les Etats africains ont ratifié pour la plupart. On peut citer principalement la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination àl’égard des femmes de 1979, et le Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, relatif aux droits des femmes de 2003. Parallèlement à cela, des lois nationales spécifiques seront adoptées dans le même sens. Ce qui donne au total un corpus législatif considérable certes, mais qui s’est visiblement soldé par un échec, étant donné que ses prescriptions ne sont pas systématiquement appliquées.

Quelles sont les solutions pour limiter la violence ?

Pour limiter les effets de violence, la prise en charge des victimes (hébergement, soutien psychologique, accompagnement juridique…) est une première solution. Ensuite, l’autonomisation économique de ces dernières est le seul véritable gage de leur émancipation. Des programmes de formation et d’insertion socio-économiques doivent également être développés pour les aider à défendre leur droit de propriété sur leurs corps. Plus globalement,  il est important d’agir simultanément sur les mentalités, démarche qui peut porter ses fruits durablement. Un certain nombre d’actions peuvent être mises en place compagnes de sensibilisation pour reconnaître le droit de propriété des femmes sur leurs corps, promouvoir la culture de l’égalité, réformes des livres scolaires perpétuant les préjugés et stéréotypes néfastes envers les femmes, introduction de programmes d’éducation sexuelle et affective pour les jeunes, sécularisation et adéquation du discours religieux, conseil et médiation conjugale pour la résolution des conflits familiaux sans recourir à la violence…

Finalement, l’élimination des violences envers les femmes africaines concerne l’ensemble de la société. Soutenir la société civile dans ce sens, ou prendre part à ses activités est vivement souhaitable, car elle demeure l’ultime levier de changement en cas de désengagement de l’Etat.

Par Céline Bernath

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