L’inclusion des femmes dans l’économie numérique, condition nécessaire au rayonnement du continent africain

Alors que l’Afrique mise sur l’essor du digital pour accélérer son développement économique en vertu de l’Agenda 2063, la place que réserve la révolution numérique aux femmes laisse encore à désirer. En effet, moins de 9 % des start-ups technologiques africaines étaient dirigées par des femmes en 2016.¹

Les nouvelles technologies constituent pourtant une opportunité unique pour le continent africain qui pourrait à terme devenir le centre névralgique de l’économie numérique mondiale. Avec plus de 1,2 milliard d’habitants, dont la moitié a moins de 30 ans, l’Afrique dispose déjà d’un terreau hautement favorable au développement rapide du secteur des technologies. Un avantage d’autant plus important à l’heure où l’épidémie de la Covid-19 a montré la nécessité de l’utilisation des nouvelles technologies dans tous les secteurs. Mais si l’essor réussi de l’économie numérique en Afrique doit être célébré et son succès encouragé, l’inclusion limitée des femmes reste un défi à surmonter. Plus encore, si les tendances actuelles se poursuivent, le potentiel de croissance et d’expansion du secteur de la technologie pourrait exacerber les inégalités déjà existantes entre les hommes et les femmes en matière de revenus, de richesse et de leadership.

Inclure les femmes est un impératif économique et sociétal

Même si l’on évalue la participation des femmes africaines à la population active à environ 60%², il s’agit avant tout d’emplois à faible revenu et à forte intensité de main-d’œuvre, tels que les travaux agricoles. Ces emplois manquent de valeur ajoutée et contribuent à maintenir de nombreuses femmes dans la pauvreté. De plus, parmi les femmes entrepreneures, seules 27% d’entre elles exercent un métier lié à la technologie, non pas par manque d’intérêt mais plutôt par manque de soutien ou de financement.

Cette faible participation des femmes dans des métiers liés à l’économie numérique trouve son origine dans un système éducatif ayant des difficultés à inclure davantage les femmes. En effet, avec un taux d’alphabétisation des garçons en moyenne 1,3 fois plus important que celui des filles, les hommes sont plus naturellement amenés à suivre des enseignements secondaires et post-bac. Ainsi, les femmes ont plus de difficultés à acquérir les compétences techniques et sectorielles nécessaires pour intégrer le secteur des technologies de l’information et de la communication.

Face à ce constat, Huawei a lancé l’initiative « Seeds for the Future », avec pour objectif de développer des talents locaux qualifiés dans le domaine des TIC. Des jeunes du monde entier sont ainsi formés aux nouvelles technologies et participent à des concours leur permettant d’acquérir une expertise et des compétences indispensables dans le monde d’aujourd’hui. Plus encore, cette année 2021 a vu une explosion de la participation des femmes, qui ont représenté plus de la moitié des candidats³.

Cette réussite intervient après le lancement de l’initiative « Women in Tech » de Huawei, qui vise à encourager encore plus de femmes à rejoindre l’industrie technologique pour occuper des postes de direction.

Le rayonnement du continent africain, à travers le développement inclusif de la prochaine génération de talents en TIC, passera nécessairement par une collaboration accrue entre les gouvernements et le secteur privé. L’objectif final étant de s’inscrire dans la réalisation de l’Aspiration 1 de l’Agenda 2063 qui exige que l’Afrique réalise d’importants investissements dans le domaine de l’éducation ; en mettant l’accent sur l’innovation, la science et la technologie⁴.

Par Philippe Wang, Vice-Président exécutif de Huawei Northern Africa

¹ Rapport de 2016 de Venture Capital for Africa.
² Banque Mondiale.
³ « Seeds for the Future : une équipe libyenne remporte la troisième place de la Huawei Tech ⁴ Good Competition », Cas-info.ca, 24 janvier 2022.