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Surnommé le « Docteur miracle », Denis Mukwege a reçu le 22 octobre dernier le prix Sakharov 2014 pour la liberté de l’esprit. Ce gynécologue a voué sa vie à la condition des femmes maltraitées et c’est dans son hôpital situé à Bukavu, en République Démocratique du Congo qu’il a déjà soigné plus de 40.000 victimes mutilées et agressées sexuellement. Denis Mukwege ne peut rester les bras croisés face à ces atrocités, ce qui lui a également valu le prix de l’ONU pour les Droits humains en 2012. Régulièrement menacé pour son engagement, il n’a jamais abandonné et continue de dénoncer le recours au viol comme arme de guerre. En avril dernier, il a organisé une conférence pour alerter la communauté internationale sur les violences subies par les petites filles en RDC. A cette occasion, il avait appelé « à une mobilisation générale pour honorer les survivantes, enrayer la violence et prévenir la répétition de ces pratiques sauvages »
La dignité humaine face à la censure
Le ministre des médias et porte-parole du gouvernement congolais a formellement interdit la diffusion du film L’homme qui répare les femmes: la colère d’Hyppocrate . Réalisé conjointement par Thierry Michel et Colette Braeckman, il raconte l’extraordinaire travail qu’accomplit le docteur Denis Mukwege. Récompensé par sept prix internationaux sur trois continents, ce documentaire n’a pu voir le jour à Kinshasa en raison « d’une atteinte grave à l’honneur de l’armée et une volonté manifeste de nuisance »
Un argument qu’a du mal à digérer le docteur Mukwege. « S’il y a des individus qui se comportent mal je crois qu’ils devraient assumer les responsabilités de leurs actes. Par contre, il y a évidemment dans l’armée congolaise des hommes compétents, valables, patriotes. Mais s’il y a des personnes qui ont eu un comportement inacceptable vis-à-vis de la société, être dans l’armée ne les met pas à l’abri de la justice »
Face à l’indignation générale, certains se mobilisent pour faire éclater la vérité et l’importance des droits de l’homme.
« Si on n’est pas entendu comme société civile, d’ici 72 heures, si nous n’avons pas de suite positive de la part du gouvernement, nous serons obligés de déclencher des actions citoyennes dans le respect des lois pour obliger le gouvernement congolais à revenir sur sa décision» rapporte Jean Chrysostome Kijana, président national de la NDSCI, la Nouvelle dynamique de la société civile en République démocratique du Congo (NDSCI).
Cette organisation s’insurge contre l’atteinte grave à la liberté d’expression et l’intimidation dont fait preuve le gouvernement.
Des membres de la NDSCI et les femmes soignées par les services du Dr Mukwege sont partis la semaine dernière à l’hôpital de Panzi montrer leur soutien au médecin qui « répare les femmes ».
Pour la NDSCI, «ce film devrait plutôt être pris comme une vive interpellation et un cri d’alarme que lancent les femmes congolaises de l’Est du pays au monde entier et au gouvernement congolais dont la mission première est d’assurer sécurité et protection à ses citoyens».
Les responsables de cette structure demandent au gouvernement de s’attaquer aux causes des violations dont les femmes sont victimes et à les éradiquer définitivement. Car « interdire la diffusion du film qui retrace le calvaire qu’endurent les femmes c’est méconnaitre, c’est renier la souffrance que subissent ces femmes », estime Jean-Chrysostome Kijana.
Soutenu par l’Organisation internationale de la Francophonie, le film sortira sur les grands écrans, à la mi avril en Belgique et en France.
@M-R
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