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Quel a été votre parcours avant Kunafoni ?
D’abord, je suis titulaire d’une maîtrise en Sciences de l’Education de l’Université du Mali. En février 2007, j’ai fait mes premiers pas dans le journalisme avec le quotidien « Le soir de Bamako ». Après deux années d’expérience, j’ai été recrutée par le premier quotidien en ligne du Mali JournalDuMali.com en tant que journaliste reporter. L’année suivante, notamment en 2010, le bihebdomadaire « l’Aube » m’a recruté en tant que journaliste spécialiste du genre et de l’éducation. En septembre 2012, l’Agence Malienne de Normalisation et de Promotion de la qualité (AMANORM) m’a recrutée comme chargée de communication. J’ai donc été la première responsable communication de cette institution nationale qui a été créé en mars de la même année.
Comment vous est venue l’idée de créer votre propre média, Kunafoni ?
Le déclic est venu au moment où j’ai voulu rejoindre mon ancienne rédaction « L’Aube » après la fin de mon contrat à l’AMANORM. Ils m’ont fait comprendre que je n’étais plus la bienvenue car ils auraient temporairement cessé les recrutements à cette époque là. Mon époux m’a alors conseillé de créer ma propre entreprise de presse compte tenu de mes multiples expériences. Ingénieur informaticien, il a lui même conçu le site du journal en ligne Kunafoni.com en mars 2014. Cela deviendra deux ans plus tard une web tv avec plusieurs émissions et programmes.
Et pourquoi avoir décidé de proposer un téléjournal rappé ?
En 2015, alors que j’étais en vacances avec mon mari et mes enfants, je m’amusais à zapper les différentes chaines de télé qui étaient évidemment toutes en anglais. Et un jour, je tombe sur une chaîne qui passe la Météo Rappée. Vu que je ne comprenais pas grand chose, mon mari m’a alors expliqué qu’en fait, le présentateur parlait de la météo. L’idée m’a séduite.
De retour au Mali, j’ai aussi découvert le JT rappé du Sénégal à travers un ami de mon mari. C’est ainsi que j’ai décidé de créer le débat rappé typiquement malien.
Comment ce format d’information est-il perçu au Mali ?
Le Kunafoni Rappou est très bien perçu au Mali. Cela étonne les gens de voir qu’on peut informer, sensibiliser et éduquer de façon ludique. Les gens le prennent super bien. Et pas seulement les jeunes, parce que plusieurs organisations nationales et internationales nous ont approchés et sollicités pour créer des partenariats afin de mieux sensibiliser la population et les décideurs sur diverses thématiques.
Comment choisissez-vous vos sujets ?
Les sujets sont choisis et discutés en réunion de rédaction, en tenant bien entendu compte de l’actualité. Chacun propose et à la fin, nous tombons d’accord sur le meilleur sujet à débattre. Parfois aussi, certains partenaires sollicitent des thématiques assez précises que nous traitons.
Votre dernier Kunafoni Rappou porte sur l’insalubrité au Mali. C’est un problème fréquent en Afrique. Quelles sont les solutions pour vous ?
En effet, c’est un problème quotidien auquel nous faisons face. Les solutions sont à plusieurs niveaux. D’abord, l’éducation à la propreté doit être inculquée à la maison. C’est aux parents d’amener les enfants à adopter des gestes sains et écologiques. Deuxièmement, le système éducatif malien doit revoir sont fonctionnement à la base. Les Ministère de l’éducation nationale doit réintégrer la leçon sur l’ECM (Education Civique et Morale) qui a été supprimée du programme d’enseignement il y a quelques années maintenant.
Des campagnes de sensibilisation doivent se faire régulièrement à travers les médias afin de faire prendre conscience aux citoyens du rôle qu’ils ont à jouer dans l’éradication de certaines maladies telles que le paludisme, le choléra et bien d’autres, dues essentiellement à la saleté. Que chaque maire fasse le travail pour lequel il a été élu, notamment l’assainissement de sa commune. Que des systèmes de recyclages des déchets soient rapidement mis en place par l’Etat et que les dépôts d’ordures soient amenés hors de la ville.
Vous souhaitez viser surtout les femmes et les jeunes. Pensez-vous que les médias maliens ont du mal à intéresser cette population ?
Je pense qu’ils ne les touchent pas comme il le faut. Les programmes proposés sont parfois trop standards. Or, avec Kunafoni, nous essayons de corriger ces lacunes en donnant la chance à deux franges de la population de pouvoir s’exprimer, montrer leur savoir et leur savoir-faire. Nous innovons en allant vers eux. En leur offrant des canaux via lesquels ils peuvent s’exprimer sans tabou et avec la certitude de ne pas être censuré juste parce qu’ils expriment des points de vue différents de ceux des pouvoirs publiques.
Finalement, quels sont vos projets à venir ?
Le projet le plus proche c’est notamment l’élargissement du volet WebRadio intitulé Radio Kunafoni que nous avons démarré en octobre 2016 avec notre partenaire néerlandais Free Press Unlimited. Il intègre plusieurs volets tels que le Kunafoni Show, une émission grand public faite essentiellement avec des jeunes lycéens, étudiants et entrepreneurs. Il y a aussi le volet Femmes Leaders qui est un magazine sur les femmes du Mali ou de la diaspora, dans tous les secteurs d’activités.
La finalité de Kunafoni, c’est devenir une véritable chaîne de télé conventionnelle.
Par Céline Bernath
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