Le Magnific, un humoriste qui a conquis les Ivoiriens

L’univers des humoristes ivoiriens voit émerger un nouveau talent, « Le Magnific », dont la renommée gagne résolument du terrain. Derrière ce nom se cache Bah Jacques Silvère, un ex-footballeur, également adepte de musique, et en particulier de zouglou. A l’occasion de son prochain show, “Les dragueurs d’Abidjan”, qu’il dévoilera le 10 juillet à l’Institut Français d’Abidjan, nous avons interviewé “l’homme le plus comique” de Côte d’Ivoire.
Tu es avant tout un humoriste. Comment es-tu tombé dans cet art ?
J’ai grandi dans un environnement d’humour… Ma grand-mère était une grande comédienne. Mon grand-père et mon oncle étaient également chansonniers comédiens. Ils m’ont beaucoup influencé depuis le village où j’ai grandi. Nos devanciers ont également joué un rôle important dans mon aboutissement humoristique
Pourquoi avoir choisi le nom de scène “Le Magnific” ? 
Je pense que les noms ont une influence sur les personnes qui les portent. Si tu es artiste que tu t’appelles Dj tocard c’est pas évident que ton album marche. Par contre si tu t’appelles Magic System tu vas faire le tour du monde. Moi j’ai choisi le Magnific pour que Dieu rende mon travail à l’image de mon nom.
Le rire c’est une thérapie pour toi ? Une façon de faire passer des messages forts en douceur ?
Oui le rire soigne. ..ça permet de déstresser, d’oublier nos soucis et ça augmente notre espérance de vie. C’est aussi un moyen d’interpeller tout un chacun sur les problèmes de notre société.
C’est en cela que l’humoriste est un éducateur, car au-delà du ludique qui a trait au rire, au divertissement, il y a des leçons, une morale à retenir à travers nos prestations
C’est facile de faire rire les gens ? T’attendais-tu à un tel succès ?
Ce n’est pas facile de faire rire les gens. C’est un art qui demande beaucoup de discernement. Chaque public a ses réalités, ses exigences. Mais quand tu aimes ce que tu as choisi et que tu y mets du tien ça paye toujours. Pour ce qui est du succès, je m’en remets toujours à Dieu qui est ma première source d’inspiration. Chaque prestation est un nouveau défi et la route est encore longue. C’est maintenant que les choses sérieuses commencent.
Ton dernier spectacle s’appelle “Les dragueurs d’Abidjan”. Y a-t-il une technique de drague abidjanaise ?
Oui ce dimanche 10 juillet 2016 à l’institut français d’Abidjan au Plateau je donnerai un spectacle intitulé Les dragueurs d’Abidjan. C’est un thème d’actualité. On voit des jeunes filles qui ont des chagrins d’amour. Des jeunes qui ont plusieurs conquêtes. Vice versa … Comment font-ils(elles) pour conquérir tous ces cœurs? Dans les quartiers populaires, dans les quartiers huppés, dans les villages, les églises, dans les bureaux, à l’école… Comment drague-t-on? Venez nombreux je vais vous expliquer quelques techniques. …c’est le seul rendez-vous ou tout le monde repartira avec un cadeau.
Qu’est-ce qui peut te rendre triste ?
Un environnement qui n’est pas propice à l’humour peut me rendre vraiment triste, notamment les guerres, l’insécurité, le piratage de nos œuvres… Même si on peut toujours en rire, mais ce sont vraiment des sujets de tristesse
Tu fais également de la musique. As-tu des projets dans ce domaine ?
La musique c’est ma première passion. Mes spectacles sont teintés de chansons. Je fais du live. Je compte faire un concert spécial chants un jour et je suis vraiment prêt pour ça. Je répète. Je travaille ma voix chaque jour et je côtoie de grands chanteurs pour apprendre.
Finalement, comment vois-tu la suite de ta carrière ? Quelles sont tes ambitions ?
Jusque là nous avons parcouru du chemin. Le trajet est encore long. J’ai à mon actif trois one man show en Côte d’ivoire sans compter ceux que je donne dans de nombreux voyages en Afrique et dans le monde entier. Je compte intégrer un comedy club en Europe. Organiser mon festival annuel. Ma structure de production. Une salle de spectacle, de répétition et d’autres projets encore au laboratoire…
Merci a vous Amina pour le soutien aux artistes. Avec DIEU nous ferons des exploits !
 
Par Céline Bernath