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Sidi : c’est le nom porté par près de 60’000 Indiens d’origine africaine, une diaspora peu connue et très diverse. Descendants d’esclaves, de mercenaires, de marchands et de marins provenant d’Afrique de l’Est dès le 1er siècle, aujourd’hui encore, ils sont en mal de reconnaissance en Inde, leur patrie d’accueil.
Certains ancêtres des Siddis sont venus volontairement d’Afrique comme soldats ou marchands. D’autres ont été déportés comme esclaves par les Arabes, puis les Portugais. Ceux-là se sont échappés, formant des communautés de marrons ou ont été affranchis. Aujourd’hui, environ 60 000 Sidis vivent en Inde, principalement dans l’Etat du Gujarat à l’ouest du pays et dans le Karnataka au sud.
De l’Afrique ils ont préservés (le Sidi Goma) la musique et la danse. Ils vivent dans des conditions très précaires et sont de basses castes. Ils ne savent plus rien de leurs histoire, mais disent venir ”d’un village qui s’appelle l’Afrique”. La plupart sont musulmans soufis, mais aussi hindous ou catholiques. Ils parlent des langues indiennes, et s’habillent comme les indiens.
D’éminents personnages tels que Sidi Saïd, Sidi Mansur, Yakut Dabuli Habshi ou Habash Khan ont fièrement revendiqué ces patronymes. Aujourd’hui, malgré plusieurs siècles de mélanges avec la population locale et bien après la disparition de leurs ancêtres, les descendants d’Africains continuent à s’affirmer en tant que Sidi.
Si leur présence en Inde était autrefois banale, les Africains qui constituent une partie intégrale de l’histoire et de la culture de ce pays n’ont pas reçu, de nos jours, la reconnaissance qu’on leur doit.
Par Céline Bernath
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