La lutte contre le Sida continue !

Aujourd’hui 1er décembre, le monde célèbre la Journée mondiale de lutte contre le sida. Elle rappelle que l’épidémie n’est pas derrière nous, même si la science a transformé le VIH en infection chronique contrôlable pour celles et ceux qui ont accès aux traitements. Face aux progrès, les chiffres appellent à la vigilance et à réaffirmer l’urgence de la prévention.

Le poids de l’épidémie aujourd’hui

En 2024, 40,8 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde, dont plus de la moitié de femmes et de filles. La même année, 1,3 million de personnes ont été nouvellement infectées et environ 630 000 sont mortes de maladies liées au sida, soit encore une mort par minute.

Les nouvelles infections ont globalement baissé de 40 % depuis 2010, mais restent très au-dessus des objectifs fixés pour 2025. Plus de 9 millions de personnes vivant avec le VIH n’ont toujours pas accès aux traitements, principalement dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

Des avancées scientifiques majeures

Les thérapies antirétrovirales ont permis de réduire de 70 % les décès liés au sida par rapport au pic de 2004, transformant le VIH en maladie chronique pour les patient·es suivis et traités. Fin 2024, 31,6 millions de personnes avaient accès à un traitement, et environ 73 % de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH avaient une charge virale contrôlée.

Une nouvelle génération de traitements et de préventions à action prolongée est en plein essor : des injections d’antirétroviraux ou de nouveaux médicaments comme le lenacapavir offrent une protection ou un contrôle du virus avec seulement quelques injections par an, ce qui change la donne pour l’adhésion et la qualité de vie. Ces innovations nourrissent aussi la recherche vers des stratégies de rémission durable, voire de guérison fonctionnelle, même si ces perspectives restent encore expérimentales.

La prévention, un impératif vital

La prévention reste le pilier central de la réponse : préservatifs, dépistage régulier, traitements précoces, réduction des risques et PrEP (prophylaxie pré-exposition) forment un arsenal efficace pour freiner les nouvelles infections. Des études montrent que les régions où la PrEP est largement déployée voient les nouveaux diagnostics de VIH fortement reculer, tandis que les zones où elle reste peu utilisée connaissent au contraire une hausse.

Pourtant, l’accès à la prévention se heurte encore au manque de financements, à la stigmatisation, aux inégalités de genre et à la criminalisation des populations les plus exposées, notamment les jeunes femmes en Afrique subsaharienne, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les travailleur·ses du sexe ou les personnes usagères de drogues. En cette Journée mondiale, rappeler les chiffres, célébrer les avancées scientifiques et réaffirmer le droit universel à la prévention et au traitement sont les conditions pour, enfin, mettre fin à l’épidémie de sida comme menace de santé publique.