jeudi, novembre 21, 2024
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SantéSociété

Seule rescapée d’Ebola

Son nom est Madeleine Kolié, elle a 25 ans et vit à Gbouo, un village situé à 15 km de N’Zérékoré (Guinée forestière). Sa particularité est qu’elle est rescapée d’Ebola, après avoir été contaminée par son beau-père. Cette dame a en outre perdu deux enfants et a affronté la maladie dans un contexte de rejet par les habitants de son village.
Alors que les quatre autres malades de son village en sont morts, Madeleine s’est battue comme elle a pu pour survivre à Ebola. Aujourd’hui, son combat est de retrouver sa vie d’avant Ebola, a indiqué Africaguinée qui est allé à sa rencontre.
Contaminée, Madeleine Kolié est d’abord transportée au centre de tri à N’zérékoré avec sa belle-mère, son mari David Haba et ses deux enfants. « Nous avons été transportés à Macenta avant d’aller à Gueckedou. Ma belle-mère et mon mari ont été déclarés négatifs à Ebola. Mon premier enfant est décédé quatre jours après notre arrivée sur place. Les médecins se sont bien occupés de moi pour que je retrouve ma santé. Je n’arrivais pas à manger. J’étais très malade. J’ai vu que les médecins se battaient contre la maladie pour me sauver. C’était vraiment dur », rappelle Madeleine.
« On m’a dit que j’étais guérie après une dizaine de jours. Mais j’avais perdu mon enfant. Et le deuxième, le plus petit qui n’avait pas encore un an était hospitalisé. J’étais heureuse mais inquiète pour mon fils. J’ai quitté le statut de patiente pour être garde malade (…). J’ai laissé une partie de moi là-bas… Mon fils », déplore-t-elle. Le beau-père décède, la belle-sœur suit, et les gens se méfient de la famille dans le village. « Au début, personne n’a soupçonné que c’était Ebola. C’est après les deux premier décès qu’on nous a interpellés. Nous avons donc fait appel à la Croix rouge », a indiqué le chef de village, Nema Loua.
Rentrée dans son village après deux semaines d’absence, Madeleine Kolié est vue comme un paria. « Quand je suis revenue au village, j’ai tout perdu. Mes voisins, mes amis, mes associés en petites affaires. Personne ne voulait s’approcher de moi. Les gens qui venaient chercher l’argent de tontine chez moi me disaient de l’emballer avant de le leur remettre. Je ne pouvais aller chez personne et vice-versa », raconte-t-elle. Néanmoins, aujourd’hui, la situation est meilleure. Les gens sont moins agressifs avec Madeleine et sa famille, avec notamment le soutien et les conseils de la Crois rouge.
@Alpha_Barry

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