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Combats de femmes

LA JEUNE FILLE EN BLANC

«La balle ne te tue pas, ce qui te tue, c’est le silence, la peur et le fait de rester indigne. »
Le 8 avril 2019, pendant ces trois jours qui ont amené la chute d’Omar al-Bashir, les rues de Karthoum chantaient ce refrain, parmi d’autres. Depuis trente ans, le Soudan vivait sous la botte d’Omar El-Bachir.

« Quand les manifestations se sont répandues à travers le pays, j’ai senti que c’était le moment de changer le Soudan.» Alaa Salah a 23 ans. Elle est étudiante en architecture et urbanisme. Une jeune femme issue de la classe moyenne qui a vécu depuis décembre 2018 les manifestations de protestation. Au départ à cause du prix du pain et au fil des jours pour dénoncer la dictature. Le 8 avril 2019, elle est encore auprès des manifestants, vêtue d’un drap blanc, en signe de paix. Debout sur le capot d’une voiture, en train de parler et de chanter avec la foule.

L’image a fait le tour du monde. « J’ai vu cette photo deux heures plus tard parmi beaucoup d’autres. J’ai immédiatement ressenti qu’elle était spéciale », racontait Alaa Salah, il y a quelques jours à Genève. Elle était invitée par le Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH). En compagnie de Tahani Abass, journaliste et activiste des droits des femmes, elles participaient à un débat sur la place des femmes dans la révolution.

De la patience et de la vigilance
Durant ces échanges, Salaa est revenue sur l’état de délabrement social durant la dictature. Les pénuries, le manque généralisé, la peur permanente de la police à mesure que la contestation se renforçait. Le 3 juin, à Khartoum, des paramilitaires ont attaqué le sit-in des manifestants. Des dizaines de morts. « Ensuite, explique-t-elle, des milices venues du Darfour ont fait régner la terreur. Leurs voitures sillonnaient la ville. Mes parents voulaient que je fuis. Â» Elle est restée aussi pour témoigner plus tard. 

Alaa Salah « n’avai(t) pas prévu de devenir un symbole de la révolution. Mais en même temps cela m’a donné une grande responsabilité, Â» dit la jeune femme, « celle de transmettre la vérité. Â» Alors que la transition de son pays vers la démocratie reste incertaine, sa voix continue de servir de repère. « Il faudra de la patience pour le changement, Â» dit-elle. Et de la vigilance aussi pour que la liberté se fasse.

Anika Musengi
Photo DR

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