lundi, janvier 13, 2025
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Santé

Diaryatou Bah, ambassadrice de la campagne «Alerte excision»

Excisée à 8 ans en Guinée, mariée de force à 14 ans, Diaryatou Bah est devenue ambassadrice de la campagne « Alerte excision » menée par l’association « Excision parlons-en ». Son objectif : militer contre les mutilations sexuelles et appelle les hommes à témoigner 

A l’approche de l’été, la campagne « Alerte excision » prend tout son sens. Elle consiste à préparer les adolescentes qui partent en vacances dans leurs pays et risquent d’être amenées à être excisées selon la tradition.
Ambassadrice de cette campagne, Diaryatou Bah a elle-même vécu ce sort. En 2006, elle publie un livre intitulé « On m’a volé mon enfance » pour dénoncer la pratique de l’excision. Elle revient sur ses jeunes années en Guinée et parle de son expérience, ainsi que de son mariage forcé à l’âge de 14 ans avec un homme de 30 ans son aîné. Après de difficiles années aux Pays-Bas et en France avec un mari violent, elle décide de quitter cette vie au bout de quatre ans de mariage, et ce aidée par des associations. Elle crée elle-même son association, « Espoirs et combats de femmes », dans le but de lutter contre le mariage forcé et les mutilations génitales féminines.
En Guinée, aujourd’hui, 90% des femmes sont excisées. En 2008, Diaryatou se rend d’ailleurs sur place pour lancer une campagne de sensibilisation à ce sujet. « Chez nous on pense que c’est normal, c’est ancré dans la tradition », explique-t-elle sur Arte. Et d’ajouter « Le crie qu’on pousse ce jour là est un cri qu’on n’oublie jamais ».
Aujourd’hui mère, elle a pardonné et se dit « apaisée »: « Je suis une victime mais ma famille, comme beaucoup de familles africaines, a hérité de ces traditions. C’est à la racine qu’il faut combattre l’excision, le mariage forcé, par l’éducation pour casser l’ignorance et offrir le choix aux prochaines générations. »
Pour elle, « c’est tout un phénomène qu’il faut attaquer ».
Pour les futures campagnes contre l’excision, elle aimerait impliquer davantage les hommes: « Eux aussi doivent s’engager en racontant comment c’est d’être avec une femme qui a été excisée, qui n’a pas de plaisir, qui ne connaît pas son corps », plaide-t-elle.
 
Par C. B.
 

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