samedi, décembre 14, 2024
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Wakaliwood, le cinéma d'action made in Ouganda au budget dérisoire mais à la créativité sans fin

On connait tous Hollywood au Etats-Unis, Bollywood en Inde et Nollywood au Nigeria. Mais si je vous dis Wakaliwood ? Une production de cinéma développée dans le quartier de Wakaliga, bidonville de Kampala, la capitale Ougandaise. Pas de tapis rouge ni de budget mirobolant, mais des films d’action déjantés signés Isaac Nabwana. Surnommé « le Tarantino des bidonvilles », il a fait de son quartier la Mecque du cinéma national. Une magnifique illustration de la créativité et de la débrouillardise africaines !

Le budget moyen d’un film tourné ici : 200 dollars. Le matériel pour les effets spéciaux, le système D. On prend ce qu’on trouve dans la rue. Les acteurs sont priés de venir avec leurs propres costumes et se maquillent eux-mêmes. Les lance-roquettes sont fabriqués à partir de poêles à frire et de tubes en plastique. En somme, c’est l’imagination qui prime. Bienvenue à Wakaliga, lieu désormais phare de la production ougandaise de films d’actions.

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 “Ca va devenir aussi gros que Nollywood, Bollywood voire Hollywood, il n’y a aucune raison qu’il en soit autrement“, assure Isaac Nabwana, à l’origine de ces productions. Enfant du quartier, il cumule les casquettes de scénariste, réalisateur, monteur et producteur, comparant son quartier aux industries cinématographiques nigériane, indienne, voire américaine.

Ses premiers spectateurs essaiment en 2010 lors de la mise en ligne de son long-métrage « Who killed Captain Alex », aujourd’hui visionné plus de deux millions de fois sur Youtube.

Plus productif que son homologue américain, le réalisateur ougandais réalise environ un film par mois, qu’il monte grâce à des logiciels gratuits trouvés sur internet. Il rajoute ainsi des explosions, des hélicoptères, des monuments comme Big Ben ou la Tour Eiffel. Preuve que son travail implique en tout cas tout le bidonville, les habitants ont fabriqué un faux hélicoptère pour améliorer le rendu dans les films.

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Wakaliwood témoigne de l’imagination, de la créativité et de l’énergie positive de ses initiateurs. C’est un cinéma que ne manque pas d’humour et qui plaît ! Il permet également à tout un quartier de vivre et d’accroître sa visibilité. Désormais, il prend de l’ampleur, notamment grâce au crowdfunding. On ne peut que souhaiter longue vie à cette initiative.

Par Céline Bernath

 

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