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” Je suis une version acceptable de fille noire pour Hollywood, cela doit changer ». La phrase est de Zendaya et elle lui a valu un tonnerre d’applaudissements en 2018 au BeautyCon de New-York. Animatrice vedette de la chaîne Disney, elle affirmait ainsi que dans ce « monde glamour et politiquement correct », les femmes métissées auront toujours plus d’opportunités. Un véritable poison, qui pénètre au cœur même de la communauté noire. Pour rappel les déclarations du père de Beyonce, lequel explique pour partie la réussite de sa fille… par sa couleur claire.
Le débat n’est pas anodin, et il est loin de concerner seulement les Etats-Unis, voire la communauté noire. Les Asiatiques sont touchés, et depuis des décennies cherchent à gommer la différence des traits et de la carnation. Une jeune actrice californienne, Chika Okoro dans une étude des critères de casting, va plus loin encore.
Dans le choix des studios, la fille claire, cheveux défrisés, est celle qui réussit. A l’autre bout de l’échelle : « Catégorie « D » : Filles afro-américaines, pauvres, pas très en forme, doivent avoir la peau plus foncée. » Je crois bien que c’est moi : une fille « D ». Quand j’ai lu ça, je me suis sentie trahie. Chaque année, il y a très peu de films avec des acteurs noirs dans un premier rôle, très peu d’occasions (…) qu’on nous montrent fortes, belles et désirables, » écrit-elle sur son blog.
« Pour le bien des Africaines à la peau foncée ! »
En fait, cette entreprise de déstructuration ne date pas d’hier. Dans les années 20, en France, il en était de même. La couleur était considérée de manière péjorative… et perçue négativement par la population noire. De la même façon, dans les plantations des Antilles, l’esclave métis était mieux traité que son compagnon noir. Ce qui entraînait déjà des rejets intra-communautaires. L’historien Pap Ndiaye évoque le cas de Malcolm X considéré au Ghana comme un Blanc. L’universitaire explique ensuite qu’aux Etats-Unis : « les élites afro-américaines sont, en général, des élites métisses. La bourgeoisie noire a la peau plus claire que le prolétariat noir. »
Dans ce contexte, rien d’étonnant que le marché des cosmétiques s’en fasse directement l’écho. On estime qu’en 2024, les produits éclaircissants pourraient atteindre 25 milliards d’euros à l’échelle mondiale. Le marché asiatique seul ferait près de 4,68 milliards d’euros de profit dans les quatre prochaines années. Bien sûr, les marques ont alors recours à des vedettes fortement appréciées. Le cas de Dencia, chanteuse camerounaise qui faisait en 2014 la promotion des produits Whitenicious. Les photos « avant et après » avaient fait un tabac. « Pour le bien des Africaines à la peau foncée ! » affirmait-elle.
Roger Calmé
Photo DR
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