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Bien qu’extérieure au monde du football au départ, la nouvelle secrétaire générale de la Fifa est une fonctionnaire internationale chevronné et surtout expérimentée. Elle a passé 21 ans dans le système des Nations Unies.
Fille de militaire, supporteur de football depuis l’enfance, mariée à un footballeur sénégalais et mère de trois enfants, elle a d’abord été négociante pour la Senchim, une filiale des Industries chimiques du Sénégal (ICS), après ses études de langues et de gestion à Lyon et Strasbourg.
En 1995, elle rejoint l’ONU, et en particulier, l’unité logistique du Programme alimentaire mondial (PAM) à Rome, auquel elle a prêté main forte sur le terrain, en Angola. Cinq ans plus tard, elle est promue directrice de cette agence à Djibouti, puis au Cameroun de 2005 à 2007, avant d’être la responsable adjointe du Bureau des Nations Unies pour la coordination de l’aide humanitaire (Unocha) à l’est du Tchad.
Directrice pays du PAM en Guinée de 2009 à 2010, elle passe ensuite représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) à Madagascar, puis au Nigeria en janvier 2016, avant de rejoindre la FIFA.
C’est après de nombreux scandales financiers au sein de la FIFA, que Fatma Samba Diouf Samoura a été nommée secrétaire générale, en remplacement du Français Jérôme Valcke, lui aussi licencié pour abus financiers. Lors de sa prise de fonction, elle affirme sa position : « Je veux injecter de la diversité, de l’équité, une meilleure structure de gouvernance et un système d’évaluation et de monitoring plus fort ».
Première femme et première non Européenne à occuper ces fonctions, sa nomination a surpris les milieux sportifs. Le nouveau président de la Fifa, l’Italo-Suisse Gianni Infantino, s’est montré cependant sûr de son choix. Il a vanté les qualités de « meneuse d’équipes » et la « réputation d’intégrité » d’une fonctionnaire chevronnée, qui a géré pendant vingt-et-un ans des programmes des Nations Unies dans des pays en crise.
La principale intéressée demande à « être jugée sur les actes » et se propose de faire le trait d’union entre deux univers, à savoir l’ONU et le football. : « Mon travail à l’ONU consistait essentiellement à replacer les individus au centre des décisions. Aujourd’hui, je dois replacer le football au centre des décisions de la Fifa. », a-t-elle expliqué.
Sa nomination a fait débat et a créé des doutes quant à la sincérité de son engagement dans une organisation considérée encore aujourd’hui comme mafieuse. Cela dit, peu après sa prise de fonction, elle n’a pas hésité à évoquer les conditions de travail faites aux ouvriers par le Qatar pour construire les infrastructures de la Coupe du monde de 2022. Les organisations de défense des droits de l’homme telles que Human Rights Watch continuent de faire pression pour que la Fifa aille plus loin que la mise en place, annoncée en avril 2016, d’un comité de surveillance.
Son principal chantier : restructurer la Fifa autour de deux grands pôles. Le premier est chargé des rentrées financières et du travail administratif, dirigé par son adjoint Marco Villiger, ancien directeur juridique de la Fifa. Le second, axé sur le développement du football et les compétitions, est piloté par l’ex-international croate Zvonimir Boban. Mais aussi une nouveauté : la Coupe du monde 2026 sera disputée par 48 équipes, au lieu de 32 actuellement. Une ouverture importante destinée à l’Afrique et l’Asie, continents sous-représentés.
La Fifa existe depuis 1904 et c’est donc 112 ans après sa création qu’une femme non européenne, musulmane, occupe cette fonction. Ainsi, pour cette dame, c’est un plafond de verre qui tombe. Cela permet de montrer au reste du monde que le football est en train de s’ouvrir et que la diversité est applicable au niveau du football. Elle participe d’ailleurs beaucoup au développement du foot féminin qui est un des objectifs du président actuel. Pour elle, d’ailleurs, la femme est l’avenir du foot et elle y croit fortement.
Par C.B.
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