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Verdict : 25 ans de prison
Ce mardi 9 juin, la Cour Suprême du Cameroun a confirmé la sentence prononcée le 11 septembre dernier par le tribunal criminel, à savoir 25 ans d’emprisonnement ferme pour Lydienne Yen Eyoum, française d’origine camerounaise. A cette même date, le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, saisi par ses avocats, a signifié son désaccord avec la détention de l’ex-avocate comme illégale et arbitraire. Ils souhaitent une intervention de l’Etat français dans ce qu’ils décrivent comme « une séquestration arbitraire » accompagnée d’ « actes de traitements inhumains et dégradants, voire de torture et de barbarie ».
Écrouée pour avoir détourné plus d’un milliards de dollars.
C’est en 2010 qu’a été arrêtée Lydienne Yen Eyoum, dans le cadre de la redoutable opération anti-corruption baptisée « Épervier », initiée par Paul Biya, président du Cameroun. Elle est alors une des avocates les plus en vue du barreau de Douala et représente l’Etat camerounais dans une affaire litiges avec la Société Générale du Cameroun. L’avocate est alors chargée de récupérer plus de 3 milliards de francs CFA que la banque devait restituer à l’Etat. Ayant aboutie à sa mission, Lydienne Yen Eyoum retiendra, avec l’accord du ministère de la justice, 1.007 milliards de francs CFA (soit près de 5 millions d’euros), à titre de dépens, à savoir le montant des frais de justice engagés pour un procès. Son avocate Caroline Wassermann estime que ce milliard correspond aux honoraires de Lydienne Yen Eyoum. Accusée de détournement de fonds, elle est placée en détention « provisoire » depuis cinq ans, sachant que selon la loi camerounaise, la détention provisoire ne doit pas excéder les six mois en cas de délit et les douze mois en cas de crime, et ce sur ordonnance. Cette détention de cinq ans serait justifiée par la crainte de la justice camerounaise de voir fuir Lydienne Yen Eyoum vers la France dont elle est citoyenne.
Une complication d’ordre diplomatique ?
La question se pose : pourquoi l’affaire Yen Eyoum a-t-elle été mise sous silence par les médias et l’Etat français ? Nous savons l’acharnement dont peut faire preuve les autorités françaises lorsqu’il s’agit des droits de ses ressortissants à l’étranger, avec notamment les cas de Florence Cassez, emprisonnée au Mexique ou Serge Atlaoui condamné à la peine de mort en Indonésie. Excepté le quotidien Libération, le cas Lydienne Yen Eyoum n’a suscité aucun intérêt. Pourtant, elle bénéficie d’un comité de soutien énergique sans mentionner ses avocats, qui ont saisi la justice française depuis 2011, en se constituant partie civile. Seulement, le Cameroun est un allié incontournable de la France dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, particulièrement contre la secte islamiste Boko Haram, basé au Nigéria voisin, qui n’a pas hésité à prendre plusieurs français en otages. Pourtant, les autorités françaises assurent que l’affaire Lydienne Yen Eyoun fait l’objet d’une attention particulière, selon les déclarations d’Hélène Le Gal, conseillère Afrique de François Hollande.
Ses soutiens, quant à eux, restent sur le qui-vive afin que Lydienne Yen Eyoum, affaiblie par des conditions de détentions difficiles, ne tombe pas dans l’oubli.
Par Auzouhat Gnaoré
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