Viols en Centrafrique

Ils étaient quatre militaires français à être entendus, ce mardi 8 décembre 2015, à Paris dans le cadre de l’enquête sur des soupçons de viols d’enfants lors d’un déploiement en Centrafrique. Les quatre soldats convoqués dans les locaux de la gendarmerie prévôtale (chargée de la police judiciaire auprès de l’armée) appartiennent au 152e régiment d’infanterie de Colmar (Haut-Rhin).
Si l’un des soldats a été placé en garde à vue, les trois autres sont entendus en audition libre comme « mis en cause ». Ce sont les premières auditions de militaires français dans cette enquête qui porte sur des accusations de viols commis dans un camp de déplacés, entre décembre 2013 et juin 2014. Les faits visent quatorze soldats français, dont certains ont été identifiés, qui étaient en service à Bangui. Cinq militaires étrangers sont aussi concernés par ces accusations de viols. Au mois de mai dernier, le procureur de Paris avait annoncé l’ouverture d’une information judiciaire contre X et le parquet avait ouvert une information judiciaire pour des faits de « viols sur mineurs de par des personnes abusant de l’autorité conférée par leurs fonctions et complicité de ce crime ».
Des enquêteurs français se sont rendus en Centrafrique, au début du mois de juillet, dans le cadre de l’enquête préliminaire, pour y interroger onze enfants se disant victimes d’abus sexuels, ainsi que des responsables d’association et d’ONG. Révélé au printemps par le quotidien britannique The Guardian, le rapport fait état des témoignages de six enfants, âgés de 9 à 13 ans, qui dénoncent des abus sexuels commis par des militaires français de l’opération Sangaris, dans le camp de l’aéroport M’Poko, à Bangui, entre la fin de 2013 et mai-juin 2014. Depuis, d’autres enfants se sont déclarés victimes.
C’est depuis le mois de juillet 2014 que le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, avait saisi la justice française et lancé une enquête interne, mais sans dévoiler l’affaire. Silence qui lui a été reproché lorsque le scandale a éclaté à la fin d’avril. Il a fallu attendre au début du mois de juin pour que Le Drian donne son accord pour que l’enquête interne de l’armée soit déclassifiée et transmise à la justice. Le Président français François Hollande a dit qu’il serait « implacable » si l’enquête concluait à la culpabilité de militaires français, menaçant de sanctions « exemplaires » les éventuels coupables.
@Hélène_Sara

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