En 2016, la ville de Rio de Janeiro accueillera les 31ème Jeux Olympiques de l’ère moderne. Il y a déjà deux ans, lors de la Coupe du Monde de football, le monde entier se demandait où étaient passés les brésiliens noirs. En effet, les supporters brésiliens présents dans les stades étaient systématiquement blancs. La mixité sociale est une question qui doit de fait être posée dans la mesure où le pays, devenu la 7ème économie mondiale, renvoie l’image d’une société métissée où le racisme n’existe pas.
Une histoire évocatrice
Le Brésil est le premier pays esclavagiste des Amériques avec 4 millions d’esclaves sur les 9.5 millions qui débarquent sur le continent. C’est aussi le dernier à abolir cette pratique le 13 mai 1888. Les esclaves en surnombre, les autorités rétablissent l’équilibre en organisant une immigration des populations blanches et pauvres d’Europe qui serviront également de mains d’œuvre dans les plantations. En 2010, un recensement indique une inversion de la tendance avec 51% de la population définie comme noire ou d’ascendance noire.
Quelle place pour les noirs et les métisses au Brésil?
La samba et la capoiera, deux aspects culturels emblématiques du pays ont été empruntées aux populations anciennement esclaves. Pourtant, aujourd’hui encore il est considéré comme impoli de qualifier une personne de “noire”, préférant ainsi le terme” bronzé”, comme le stipule une étude menée par le journal canadien Globe and Mail . Cela en dit long sur la perception des noirs au Brésil. Contrairement aux Etats-Unis, il n’y a pas un contre pouvoir noir car la ségrégation n’y a pas été légalisée, empêchant ainsi une réorganisation sociale de la minorité noire.
Néanmoins, le souffle du changement se fait sentir, car les jeunes générations se sont vues ouvrir les portes de certaines institutions, comme les universités les plus cotées, grâce au système de quotas récemment établi par la Cour Suprême.
Par Auzouhat Gnaoré