Fécondité africaine : le nouveau mensonge?

Après l’intervention d’Emmanuel Macron, président de la République française, le 8 juillet dernier à Hambourg en Allemagne, ce sont les parlementaires de la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest, le 22 juillet à Ouagadougou qui ont enfoncé le clou. Deux polémiques qui ne sont pas passées inaperçues et ont poussé Ilyes Zouari, Secrétaire général adjoint de la revue “Population & Avenir” (La revue des populations et des territoires) à répondre. On vous livre quelques extraits.

Sur la déclaration d’Emmanuel Macron

« Les propos de M. Macron n’ont pas lieu d’être. Intéressons-nous plutôt à la catastrophe démographique et écologique du sous-continent indien (où l’inde continue encore à gagner près 20 millions d’habitants par an), et laissons les Africains tranquilles, au nom de nos intérêts communs sur le long terme… En 2016, j’avais rédigé un article dans la revue Géopolitique africaine. l’Afrique demeure dans son ensemble un continent relativement peu peuplé, comparée, par exemple, à l’Inde. »

La démographie galopante en Afrique : info ou intox?

« Depuis le milieu du 20e siècle, les 25 pays d’Afrique francophone ont connu un formidable essor démographique, passant d’un total de 73 millions d’habitants en 1950 à 370 millions début 2016. Cet ensemble croît à un rythme annuel de 2,5%, désormais essentiellement dû à sa partie subsaharienne (2,8%). S’étendant sur 14 millions de km2 (soit 3,1 fois l’Union européenne – UE – tout entière), il commence donc à compter sur la scène internationale, lui qui dépassait à peine la population de l’Allemagne en 1950 (69 millions)…Par ailleurs, dans certains pays, la baisse de natalité est d’environ 20% et même de près de 40% en Côte d’Ivoire (passée d’un taux de fécondité de 7,9 enfants par femme à 4,9) et à Madagascar (de 7,3 à 4,4) »

Pour Ilyes, l’Afrique  s’affiche désormais comme l’un de principaux relais de croissance dans le monde. Certaines menaces fragilisent toutefois ce vaste ensemble, qui souffre, par ailleurs, d’une perception encore injustement négative et handicapante. 
 
Propos recueillis par Karine Oriot
 

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