Profond émoi et premières réactions d’inquiétude à Ouagadougou. Hier matin, un communiqué de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) annonce le décès de Rose-Marie Compaoré, survenu dans la nuit du 17 au 18 mars. La députée burkinabé est donc la première victime du COVID 19 en Afrique sub-saharienne. D’après les premières informations, la victime était âgée de 62 ans et souffrait d’un diabète. Co-fondatrice de son parti, Rose-Marie Compaoré occupait par ailleurs le siège de 2ème vice-présidente de l’Assemblée nationale.
La réaction a été immédiate dans les rues de la capitale. Au-delà de la seule sphère politique, très attristée, les citoyens s’interrogent aujourd’hui sur l’extrême fragilité qui sera la leur face à la maladie. Dans une annonce, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, l’a encore une fois répété : « Le meilleur conseil à donner à l’Afrique est de se préparer au pire et de se préparer dès aujourd’hui. »
Au contraire d’autres pays, comme la Cote d’Ivoire, il n’y a pas eu de ruée sur les denrées. L’activité reste normale, tout est ouvert. « Bien sûr, on est très inquiète avec la ce virus. Mais vous voulez que l’on fasse quoi ? C’est impossible de faire comme les Européens. Sinon on mourra de misère. », dit cette femme à la sortie du grand marché. Sur les réseaux sociaux, les citoyens se plaignent des premières mesures prises par le gouvernement.
A l’image des transports en commun de l’Afrique du sud, les taxis et les bus continuent de rouler. Une femme le disait à Johannesburg : « On a peur, mais vous voulez qu’on fasse quoi. »
À la date du mercredi 19 mars, 588 cas sont recensés, dont
16 décès, répartis sur 30 des 54 pays (source AFP).
Mira Wangara
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