La Précarité En Face

Le 17 Octobre est la journée mondiale du refus de la misère. Médecins du monde profitera de cette date pour publier son rapport annuel sur l’accès aux soins des plus défavorisés et des personnes en situation de précarité. L’organisation non gouvernementale prévoit aussi une exposition photographique qui met des visages sur la précarité sur le Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris, du 16 au 19 octobre. Le photographe Denis Rouvre a ainsi réalisé plusieurs portraits de personnes qui partagent leur expérience qui ont en commun la pauvreté.
Armelle s’est rendue dans un centre de soins de Médecins du Monde pour consulter un gynécologue : “Ici, les filles comme moi, qui n’ont pas d’argent, peuvent se faire soigner gratuitement”. La contraception lui fait peur, elle a entendu parler de plusieurs méthodes mais elle n’a pas vraiment confiance. Elle a déjà une petite fille de 9 ans, restée au Cameroun : “Si je suis partie c’est pour elle, pour pouvoir l’envoyer à l’école.”
Najat a quitté le Maroc où elle vivait seule pour rejoindre sa sœur Aïcha, son mari, et leurs cinq enfants. Depuis plusieurs mois, elle souffre d’une perte progressive de l’audition. Déjà équipée d’un appareil auditif à l’oreille gauche, c’est aujourd’hui pour une surdité partielle de l’oreille droite qu’elle consulte Médecins du Monde. Sans couverture maladie et en attente de régularisation, Najat doit payer l’intégralité de ses frais médicaux. Plusieurs milliers d’euros que sa sœur Aïcha prélève sur ses économies malgré le petit salaire de son mari, employé dans un restaurant, et son travail de femme de ménage.”
Diego vit seul à Paris, loin de ses parents restés en République démocratique du Congo. Diego croyait qu’il pourrait se construire un avenir meilleur en France, repartir de zéro, aller à l’école. Après une expertise osseuse, réputée peu fiable, pour évaluer son âge, les services de l’Aide sociale à l’enfance décrètent qu’il n’est plus mineur et le mettent à la porte du foyer où il avait trouvé refuge. Aujourd’hui, Diego vit dans la rue, dans l’attente que le juge des enfants décide de son sort : “Je suis seul et je ne sais pas ce qui va se passer. C’est dur.”
Doroftei vit avec ses parents et sa sœur Marinela dans un bidonville de la région parisienne. Pour poursuivre sa scolarité, Doroftei doit présenter un certificat de vaccinations. Mais comme de nombreux enfants vivant dans un logement précaire, il n’a pas été régulièrement vacciné. Médecins du Monde assure les premiers soins et aide sa famille à faire une demande d’Aide Médicale d’État (AME) pour qu’il puisse être pris en charge et mettre à jour son carnet de santé.
Par Charlotte Seck
Crédits : Denis Rouvre/Médecin du monde

Quitter la version mobile