Consacré avec Yeelen (la lumière), prix du jury au Festival de Cannes, le cinéaste malien a contribué à faire connaître le cinéma africain sur la scène internationale. Né la 21 avril 1940 à Bamako, il commence par suivre une formation en photographie et cinéma à Moscou avant de revenir au pays en 1969 où camera à l’épaule, il travaille comme reporter pour le service cinéma du ministère de l’information.
Dès 1965, il réalise un premier court métrage « L’homme et les idoles », qui sera suivi en 1975 d’un premier long-métrage, « Den Muso » (la jeune fille) en 1975 qui met en lumière une fille-mère muette et abandonnée. Viendront ensuite « Baara » en 1978, « Finyé » (Le vent) en 1982 qui lui permettent de remporter l’étalon de Yennenga au Fespaco ou encore « Waati » (le temps) en 1995 et « Min Yé » (dis moi qui tu es) en 2009, qui reflète les contradictions d’une bourgeoisie malienne en quête de sens. En 2013, il signe le documentaire O. Sembène réalisé en hommage à son ami décédé, et O Ka (Notre maison) qui a été présenté en sélection officielle au 68eFestival de Cannes en 2015. Ce film relate le combat de Souleymane pour la vérité qui pousse l’artiste à prendre la parole et à s’engager.
En 2023, dans le cadre du Festival Vues d’Afrique, il avait reçu un prix pour l’ensemble de son œuvre. Sa fille, elle-même engagée dans le cinéma avait présenté « Hommage d’une fille à son père », un film témoignage ou amis, famille et proches collaborateurs retraçaient la vie de Souleymane Cissé de son enfance à aujourd’hui.
Souleymane Cissé, qui est décédé à l’âge de 84 ans, restera pour tous ce cinéaste humaniste, soucieux de présenter les réalités africaines loin des clichés occidentaux. Il a formé toute une génération de jeunes talents et influencé nombre de cinéastes africains. Il devait présider le jury « fiction long-métrage » lors de la 29e édition du Fespaco à partir du 22 février à Ouagadougou.
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