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COVID-19 : Plan International aux côtés des filles en AFRIQUE

Le monde entier fait face à une pandémie globale sans précédent. En Afrique, plus de 120 millions de filles ont été impactées parla fermeture des écoles et des universités, avec des conséquences désastreuses sur leur éducation, santé, bien-être, et leur sécurité sur le long terme. Les filles et les jeunes femmes – en particulier les plus marginalisées telles que les enfants-mères, les filles vivant avec un handicap et celles qui vivent en zone de conflit – sont particulièrement touchées.

Fidèle à son ambition d’œuvrer avec ses partenaires pour que 100 millions de filles puissent Apprendre, Diriger, Décider et s’Epanouir en toute circonstance, Plan International répond à la crise COVID-19 par le biais de programmes visant à assurer la protection et promouvoir le leadership des filles et jeunes femmes, ainsi que leur accès à l’éducation et à l’information.

L’impact de la COVID-19 sur les filles en Afrique de l’Ouest et du Centre

La crise de la COVID-19 vient accentuer les inégalités et risques déjà existants, notamment l’extrême pauvreté, l’insécurité alimentaire, la persistance de conflits, ainsi que les conséquences du changement climatique. Mais elle révèle davantage les inégalités de genre qui non seulement impactent de manière disproportionnée la vie et l’avenir des filles et des jeunes femmes, mais se placent aussi à l’encontre du développement durable et inclusif de toute société.   

Perturbation des opportunités d’éducation et d’apprentissage

“L’école a été soudainement fermée sans préavis. On ne nous a pas donné beaucoup de devoirs et je n’ai pas de manuel scolaire à la maison ; alors je passe la journée à faire des tâches ménagères, du nettoyage et des courses pour ma mère”. Emma, adolescente, Ghana.

 En Afrique de l’Ouest et du Centre, les 24 gouvernements de la région ont tous fermé les écoles au début de l’épidémie. Avant l’apparition de l’épidémie, les pays du Sahel avaient déjà connu la fermeture de 3 300 écoles du fait qu’elles constituaient des cibles pour les groupes armés.Malgré les possibilités d’enseignement à distance mises en place dans plusieurs pays, les filles ont toujours eu moins de temps à consacrer aux études à domicile en raison des tâches domestiques. Aussi, la fracture numérique entre les sexes implique que les filles ont moins accès aux ressources numériques et à la scolarisation à distance que les garçons. Bien que les écoles réouvrent peu à peu leurs portes dans la majorité des Etats africains, le risque de déscolarisation des filles reste décuplé suite à l’épidémie. 

Aggravation de l’insécurité alimentaire 

Les recherches menées par Plan International sur la situation des adolescentes vivant dans les pays du Sahel, au Burkina Faso et au Mali, ont montré que la malnutrition et les contraintes économiques exercent une pression supplémentaire sur les femmes et les adolescentes etaugmentent leur risque d’être exploitées sexuellement et d’adopter des comportements à risque pour pouvoir se nourrir ainsi que leurs proches. L’insécurité alimentaire renforce donc les conséquences néfastes sur les filles en période de crise, comme en témoigne Janet du Libéria : “Ma crainte avec ce virus [COVID-19] est que les femmes souffrent vraiment. Nous allons souffrir pour la nourriture. Les hommes vont nous maltraiter. Parce que si je n’ai pas de nourriture et qu’un garçon a de la nourriture, si je lui demande de l’aide, il me demandera des rapports sexuels avant de m’en donner. C’est de cette souffrance dont je parle”. Janet, adolescente, Libéria.

Augmentation des cas de violence basée sur le genre (VBG)

Les journaux nationaux ont fait état d’une augmentation des cas de violence basée sur le genre (VBG) pendant les périodes de confinement. Par exemple, d’après un rapport du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) paru en avril 2020, le nombre de cas de VBG signalés à Niamey, au Niger, a plus que doublé entre janvier et avril 2020, passant de 81 cas en janvier à 212 cas en avril. Les victimes de VBG sont également confrontées à des obstacles accrus pour accéder aux services de protection et de santé en raison du manque de mobilité ou du retrait des fonds et ressources nécessaires aux services de VBG et de santé sexuelle et reproductive, y compris l’appui psychosocial, au profit des soins liés au Covid-19. 

Mariage d’enfants

Jaja, réfugiée Nigériane

L’interruption des programmes de lutte contre les mariages d’enfants, précoces et forcés, combinée à une crise économique, constituent un catalyseur pour les mariages d’enfants. D’après des estimations du FNUAP, 13 millions de mariages d’enfants supplémentaires sont susceptibles d’avoir lieu dans le monde entre 2020 et 2030 en raison de la COVID-19.  La région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre abrite 6 des 10 pays ayant le taux de prévalence le plus élevé de mariages de moins de 18 ans dans le monde, avec un taux de prévalence moyen de 41 %, et sera le siège d’une part importante de cette hausse mondiale, tel que le décrit ce témoignage :« Avec la fermeture des écoles, certaines de mes camarades ont été mariées. Mes parents planifiaient déjà de me donner en mariage aussi, mais avec la reprise des classes j’y ai échappé ». Jaja, Réfugiée Nigériane bénéficiaire des programmes de Plan International à l’Extrême-Nord Cameroun. 

Interruption des informations et services de santé sexuelle et reproductive (SSR) 

Face au Covid-19, et avec la fermeture des écoles, de nombreux enfants et jeunes ont souffert d’un manque d’accès aux informations et services essentiels en matière de santé sexuelle et reproductive, notamment à une éducation complète à la sexualité. Cette situation s’est exacerbée avec les restrictions de mouvement, la fermeture de nombreuses cliniques ainsi que la perturbation des chaînes d’approvisionnement en contraceptifs et antirétroviraux. 

Kallon, mère Adolescente en Sierra Leone témoigne : “J’ai donné naissance à mon bébé à un moment où aucun mouvement inter-district n’était permis. J’ai eu trop de peine à obtenir de la nourriture, des médicaments et d’autres produits de première nécessité pour mon bébé et moi. Le pire pouvait arriver et rien n’est sûr jusqu’à présent”.

Avec Plan International, l’égalité aux filles en toute circonstance

Pour assurer la continuité de l’éducation, Plan International a soutenu de nombreux partenaires étatiques dans la mise en œuvre de plusieurs programmes inclusifs d’apprentissage à distance. En Sierra Leone par exemple, 25 000 radios fonctionnant à l’énergie solaire ont été distribuées à des filles élèves, afin de leur permettre de suivre les cours retransmis par la radio à domicile.

Jeneba, 15 ans, en pleine étude avec sa nouvelle radio offerte par Plan International.

En ce qui concerne les violences sexuelles et basées sur le genre, Plan International a créé des espaces sécurisés conformes aux mesures de distanciation sociale. Grâce à un projet digital lancé sur une plateforme en ligne sécurisée, des milliers de filles à travers l’Afrique de l’Ouest et du Centre sont désormais connectées et bénéficient du coaching de leurs paires et des personnes ressources sur toute question digne d’intérêt. En outre, afin d’accompagner les initiatives des jeunes, Plan International a soutenu le lancement au Bénin, Togo et Sénégal de la plateforme d’assistance en ligne « Houefa », qui permet l’écoute, l’aide et le soutien aux victimes de violences basées sur le genre pendant cette période de pandémie.

En matière de santé, Plan International reste aussi très engagé auprès de nombreuses filles et jeunes femmes qui ont difficilement accès aux kits d’hygiène et services de santé sexuelle et reproductive. Nous procédons en l’occurrence à des sensibilisations et distributions communautaires de kits de dignité et plaidons activement auprès des partenaires étatiques, communautaires et de santé pour garantir l’accès des jeunes femmes et hommes aux services de santé sexuelle et reproductive.

Une jeune fille bénéficiaire des kits de dignité au Nigéria

Le leadership et l’engagement des jeunes faisant partie intégrante de la réponse de Plan International à la COVID-19, un programme de financement des projets des jeunes et surtout jeunes femmes a été lancé en mai 2020. Un total de 1350 propositions de projets a été soumissionné et 25 sélectionnés pour la 1ère phase de financement. L’un des critères phares de sélection de ces projets incubateurs portés par les jeunes était qu’ils soient innovants et puissent apporter des solutions aux défis auxquels les filles sont confrontées face à la Covid-19.

L’approche de Plan International vise à apporter des solutions concrètes et inclusives sur le terrain, mais également à influencer les pouvoirs publics à respecter leurs engagements à l’égard des enfants et des jeunes, en particulier des filles et jeunes femmes. A titre d’exemple, l’appui technique et stratégique de Plan International et d’autres partenaires à des actions de haut niveau impliquant des expert-e-s et ministres de la CEDEAO a conduit à l’adoption de la Déclaration sur la Tolérance Zéro à l’égard de la Violence Sexuelle et Sexiste et l’Elimination de toutes Formes de Violence à l’égard des Femmes et des Filles en tout temps et en toutes circonstances dans la région de la CEDEAO en octobre 2020. 

C’est en droite ligne avec cette Déclaration que M.Rotimy Djossaya, Directeur Régional de Plan International en Afrique de l’Ouest et du Centre en appelle à une synergie d’action en faveur de l’égalité de genre en ces termes: « Une réponse immédiate et des stratégies à long terme sont nécessaires pour protéger les acquis du développement et faire progresser les droits des filles et des jeunes femmes en Afrique. La reprise post COVID-19 offre une opportunité d’action plus audacieuse, collaborative et transformatrice vers l’égalité de genre, la résilience, la résolution des conflits et le développement durable. Les gouvernements doivent tout mettre en œuvre pour assurer la continuité de la scolarisation de chaque fille, afin de lui permettre d’Apprendre, Diriger, Décider et s’Epanouir.» 

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