Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation qui existent depuis près de quarante ans maintenant, il existe encore des personnes qui pensent que la transmission du virus du SIDA peut intervenir suite à une simple poignée de main, une embrassade ou encore le partage de couverts. Alors qu’en est-il d’un repas cuisiné par un chef séropositif ?
C’est Casey House, le premier et seul hôpital autonome canadien pour séropositifs, qui a entrepris l’ouverture d’un restaurant pop-up, Break Bread Smash Stigma, exclusivement composé d’une équipe en cuisine dont les membres sont tous porteurs du VIH. Le but est de remettre en question les idées préconçues de la société sur le VIH et les personnes porteuses du virus.
Une idée survenue après la publication d’une enquête démontrant que seules la moitié des sujets consommeraient de la nourriture cuisinée par des séropositifs. Joanne Simmons, directrice de la Casey House déclare : « Les chiffres sont stupéfiants, mais pas surprenant : pour les clients de Casey House, cette stigmatisation est très réelle et quotidienne. En faisant équipe avec l’agence de marketing locale Narrative, Casey House a créé un restaurant de deux jours où quatorze membres du personnel porteurs du VIH ont servi des dîners d’une valeur de 115€ par personne. »
Joanne Simmons estime que la société devrait comprendre que le VIH n’est plus une condamnation à mort. Grâce aux progrès médicaux, les personnes vivant avec le VIH peuvent mener une vie saine et participer à la vie sociale. Pour atteindre ce changement de mentalité, il faut éduquer la population et représenter le VIH de façon méliorative dans les médias traditionnels.
crédits photos : Bensimon Byrne
Auzouhat Gnaoré