Bob Marley, One Love : le biopic hommage d’un artiste qui a lutté toute sa vie pour les opprimés

Par Dieynaba Traore

 Le biopic « Bob Marley, one love », qui sort en salle le 14 février retrace les moments forts de la vie de la légende mythique du reggae, lors de la guerre civile, dans les années 70, que traversait son pays la Jamaïque.

Unir une nation à l’aide d’un concert. Seul un artiste comme Bob Marley avait la capacité de concrétiser un tel projet. Et c’est l’un des moments forts du biopic « Bob Marley, one love » que le célèbre réalisateur Reinaldo Marcus Green, connu pour avoir réalisé « La Méthode Williams », a souhaité mettre en lumière dans ce long métrage, 43 ans après la mort de la légende du reggae. Un film qui revient également sur une période sombre de la Jamaïque, en proie dans les années 70 aux gangs armés, qui mettent le pays à feu et à sang et sèment le chaos. Bob Marley sera lui aussi victime de cette violence. Le 3 décembre 1976 un groupe armé fait irruption et ouvre le feu alors qu’il est en pleine répétition. Malgré sa blessure au bras gauche, il décide tout de même de donner un concert prévu trois jours plus tard, un moyen utilisé par l’artiste pour réconcilier le peuple jamaïcain.

Un film soutenu par la famille Marley

Pour capter la profondeur de l’icône jamaïcaine, le réalisateur a été soutenu par la famille Marley dont le choix s’est porté sur l’acteur Kingsley Ben-Adir, ayant les traits physiques et gestuels similaires à l’icône de reggae. Mais il a été difficile pour l’acteur de reproduire les faits et gestes de la star jamaïcaine, ou encore de chanter comme lui, donc il a fallu insérer sa voix dans les enregistrements pour faire un rendu plus naturel. Le film a été tourné principalement en Jamaïque où l’on peut clairement voir les rudes conditions de vie des habitants de l’époque et en particulier ceux qui avaient adopté le mouvement des rastafari, qui étaient persécutés durant cette période trouble du pays.

Un artiste qui n’a jamais fait de politique mais incarnait la voix des sans voix

Le réalisateur a su montrer avec justesse l’engagement de Bob Marley, qui n’a certes jamais fait de politique, mais a lutté pour les sans voix et pour la paix et l’unité dans son pays, partageant son amour et sa spiritualité à travers sa musique, sans se soucier de sa notoriété, mettant même sa propre vie en péril pour faire triompher la cause du peuple. Malgré qu’il ait été victime d’une tentative d’assassinat, se faisant tirer dessus, tout comme son épouse et son manager, il a, en effet, refusé de baisser les armes et de céder face à ses détracteurs.

Une vie qui bascule à cause de la maladie

Alors qu’il est au sommet de sa gloire, sa vie bascule. Un médecin lui diagnostique un cancer de la peau de type rare et agressif, appelé mélanome lentigineuse acral (ALM). Lorsqu’une tache sombre est apparue sous son ongle, Marley l’a d’abord attribuée à une blessure au football. Il ne voyait pas l’utilité de s’en occuper en vue de ses prochains concerts imminents.

Sans faire de pathos, le film revient sur cette dure partie de la vie de l’artiste, désorienté, après qu’on lui ait annoncé que le seul moyen pour lui de s’en sortir était de se faire amputer l’orteil, ce qu’il a refusé.

Le biopic qui relate également une partie de l’enfance et adolescence de Bob Marley, qui est issu d’un milieu modeste, à travers de nombreux flashbacks, apparaissant régulièrement tout au long du film, permet de comprendre le contexte dans lequel évoluait le chanteur et son état d’esprit. On regrette néanmoins que certains moments du film soient plus compliqués à suivre en raison de ces nombreux sauts dans le temps, qui peuvent perdre une partie du public qui ne connaît pas toutes les subtilités du parcours de l’artiste.

Le Biopic toutefois fidèle à l’artiste sera très apprécié des fans du mythique reggaeman, car il a su retranscrire avec profondeur sa vie de lutte ainsi que son cheminement vers son succès international.

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