Le 17 mars dernier, dans un article publié dans le Guardian, Ruth Michaelson avait repris des chiffres fournis par une étude canadienne, très différents de ceux communiqués par les services sanitaires égyptiens. Selon ces derniers, dans les jours qui précédaient, les nouvelles contaminations au coronavirus se limitaient à quelques centaines. Or, les Canadiens prétendaient que le nombre pouvait s’élever à 14 000 personnes. La réaction des autorités sera immédiate.
Chargé de contrôler l’activité des médias étrangers, l’Organisme général de l’information (SIS), cette publication repose sur une « étude non publiée (…) et scientifiquement non reconnue ». Ce qui établit la « mauvaise foi » de la correspondante. Sa carte d’accréditation lui a donc été retirée sur le champ, avec l’ordre de quitter le pays les jours suivants.
Dans un même temps, le correspondant du New-York Times, Declan Walsh, lequel avait repris certaines de ces infos, a également été rappelé à l’ordre par le SIS. Les deux journalistes sont accusés de « reportage biaisé sur une étude non fiable ». Les Egyptiens ont également demandé le retrait immédiat de ces articles et la publication d’excuses officielles.
L’Egypte ne restera certainement un cas unique. En Iran également les chiffres nourrissent de nombreux doutes. De même, des associations citoyennes ont réclamé dans certains pays d’Afrique une transparence totale des chiffres. En Afrique centrale notamment, on évoque déjà de possibles poursuites contre les personnes qui donneraient des estimations différentes de l’officiel.
R. Calmé
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