En dépit de notes confidentielles alarmistes, Donald Trump a prétendu durant plusieurs semaines que les Etats-Unis ne risquaient rien du coronavirus. Début mars, il dénonçait un canular de l’opposition démocrate et des médias hostiles. « Tout est sous contrôle. Nous avons quinze cas et dans quelques jours, ce sera zéro, » martèle-t-il.
Les chiffres qui tombent depuis 48 heures sont loin de lui donner raison. Les spécialistes pensent que les USA pourraient bien devenir un épicentre de la pandémie. Ces dernières quarante-huit heures, la flambée a été brutale. Quelques 41 500 cas sont confirmés, lundi soir. New York et son état enregistrent plus de 20 000 cas, soit plus de 5 % du total mondial. Il en est de même du nombre de décès. Le premier avait été constaté le 29 février. On en est désormais à 504 morts.
« Quand t’es noire, le boulot c’est difficile, le logement, c’est pas cadeau, la santé c’est pareil. Le coronavirus, leur truc, je vois ça mal… ».
Une certitude, il en sera de même pour la première puissance mondiale que dans
les pays africains. Ici encore les classes défavorisées sont les plus exposées.
A New-York, déjà lourdement éprouvée, dans les quartiers noirs de Washington et
de Philadelphie, le spectacle est le même. Désarroi considérable. Comme l’affirme
cette femme, au sortir d’un hôpital : « Quand t’es noire, le boulot c’est difficile, le logement, c’est pas
cadeau, la santé c’est pareil. Le coronavirus, leur truc, je vois ça mal… ».
On pourrait ajouter, noirs, hispanophones, « petits blancs », tous
dans la même galère.
Margaret, afro-américaine et technicienne de surface, en est une bonne illustration. « Mon employeur ne paiera pas les jours où je ne viens pas. Mon mari est cuisinier, et il n’y a pas de cuisinier Internet. Si on est malade, pas d’assurance maladie. » Puis elle évoque le confinement que préconise désormais Trump, devenu un « Président en guerre ».
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https://www.amina-mag.com/coronavirus-dites-nous-la-verit/?fbclid=IwAR3ikiskPOdrkzk0Bur_W4t_CpwhSn3AVjqEuT0yG_6DM8hp49GtGn-9Gr8
Aux USA (aussi) un confinement
inapplicable.
Dans un article
le magazine Time rappelle que “40 % des Américains n’ont pas la
possibilité de rassembler 400 dollars pour faire face à une
urgence”. Remplir un frigo, stocker de la nourriture pour plusieurs
semaines leur est impossible. Les plus défavorisés seront donc les premiers
impactés. Les mesures préconisées (confinement et hygiène) risquent ici de
montrer rapidement leurs limites. Tout simplement inapplicables.
Partant de ce constat, les experts en déduisent que cette nouvelle contamination atteindra indirectement les couches sociales plus favorisées. De la même façon qu’en 1918, lors de l’épidémie de grippe espagnole, au final, la société toute entière était finalement contaminée.
Roger Calmé
Photo DR