UN BEBE PROTEGE, UN ENFANT EXPOSE

Véritable vent de panique, en Chine ces dernières semaines, chez les femmes enceintes. Dans la province du Wuhan, la plus touchée par l’épidémie (61% des cas), les futures mamans refusent de passer les tests prénataux. La fréquentation de l’hôpital leur apparaît comme dangereuse. Nombreuses sont donc celles qui se tournent vers les cliniques privées. Même si ces dernières sont jusque 10 fois plus chères, le risque de contamination est jugé moindre.

Les médecins cherchent aujourd’hui à limiter ce stress. On sait que les femmes enceintes subissent des changements immunologiques et physiologiques. Ce qui peut les rendre plus sensibles aux infections virales respiratoires et à leurs complications. Ça avait le cas en 2003 avec le SRAS, ou encore de la grippe et de la coqueluche. D’où une vaccination obligée. A défaut de vaccin contre le COVID 19, les femmes enceintes sont donc invitée à suivre avec la plus grande attention les consignes de prévention.

Moins sensibles à la contamination, plus aux complications respiratoires

La docteure Caroline Quach-Thanh, responsable de l’unité de prévention et contrôle des infections au CHU Sainte-Justine (Montréal) va dans ce sens : « Jusqu’à maintenant, les femmes enceintes ne semblent pas un groupe particulièrement à risque de complications ». De la même façon, cette spécialiste juge qu’ « il ne semble pas non plus y avoir de transmission verticale. Donc, si la maman est infectée, le bébé n’est pas infecté à la naissance. » Un avis confirmé par le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) des États-Unis. Aucune présence du virus n’a été détectée dans le liquide amniotique ou dans le lait maternel. Par contre, après la naissance, le nouveau-né devient sensible aux agressions extérieures.

Il y a quarante-huit heures, parmi les 22 cas répertoriés au Sénégal, les autorités médicales signalaient la présence d’une femme enceinte. Le Dr Seydi, département des Maladies infectieuses, jugeait de même qu’il n’y avait aucune disposition particulière à prendre que celle d’accompagner la mère dans sa grossesse.

Enfin un chiffre à prendre en considération. Si les cas de mortalité touchent 2, 3 % des personnes atteintes, il est estimé à 2, 8% chez les hommes et de 1, 7% pour les femmes. Cette différence tiendrait au fait que l’hormone sexuelle féminine œstrogène participe activement à la défense immunitaire.  « Les chromosomes X portés en double exemplaire chez les femmes, et en un seul exemplaire chez les hommes, participent également à ce système de défense, note le Dr Benchimol, gynécologue-obstétricien. Et en plus, ils se lavent moins les mains, sourit-il, en aparté. La prévention.

R. Calmé
Photo DR

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