Naffi Touré pilote la retransmission des 8ème Jeux de la Francophonie

Naffi Touré est coordinatrice de production au RDTH, le « Radio Télédiffuseur Hôte » qui a pour mission de fournir à toutes les chaînes de télévision du monde un signal international de haute définition à même d’assurer la retransmission des compétitions sportives et culturelles des 8ème Jeux de la Francophonie. AMINA est allée à sa rencontre au Palais des Sports de Treichville le soir du lancement officiel des Jeux, alors qu’elle supervisait en directe les réglages et les affinages techniques de cette grande mise en place audiovisuelle.

« Nous voulons que les 500 millions de téléspectateurs visés par la retransmission des 8ème Jeux de la Francophonie soient heureux de voir toutes ces belles compétitions. Nous souhaitons que l’on dise que les Jeux en Côte d’Ivoire ont été les meilleurs ! »

Pouvez-vous vous présenter ?

Avant de travailler pour la télévision, j’ai validé une licence de communication à l’école Pigier d’Abidjan. À la base, je suis chargée de production et, avant d’intégrer la RTI, je travaillais dans une société de production privée qui avait d’ailleurs acquis les droits du jeu télévisé « Qui veut gagner des millions » pour la produire en Côte d’Ivoire. C’est à ce moment que je suis rentrée à la télévision nationale où je suis actuellement chef du service des productions internes pour la 1re chaine et chargée de production.

En quoi consiste votre métier ?

Ici, en tant que coordinatrice de production au RDTH sur les 8èmes Jeux de la Francophonie, mon rôle est de pouvoir coordonner toutes les équipes en place sur chaque site. Nos équipes sont composées de plusieurs corps de métier de l’audiovisuel, comme des ingénieurs vision, des ingénieurs son, des assistants vidéo ainsi que des chargés de production. Je dois m’assurer que toutes les équipes sont présentes aux heures données et que tout se passe bien. Je dois veiller à pouvoir tout réorganiser en cas de décalage ou d’infos de dernières minutes afin de réajuster tous les flux et pour pouvoir relayer correctement nos retransmissions. Plus généralement, le rôle de la chargée de production est de tout planifier, d’évaluer les moyens qu’il faut pour faire une émission, une fois que cela est fait et que le contenu éditorial est callé, il faut le mettre en œuvre, réserver les techniciens, planifier et programmer. Respecter le plan, faire un budget et s’y tenir est primordial, car on ne peut pas se permettre d’effectuer des dépassements, ou d’exploser le budget. Respecter le budget fait partie de nos indicateurs de performance. Il faut savoir produire une émission de qualité en respectant le budget qui lui est alloué.

Lorsque l’on est une jeune femme, est-ce facile de travailler dans un monde d’hommes ?

C’est vrai qu’il y a beaucoup d’hommes dans le milieu de la télévision mais quand l’on est en poste et que l’on travaille avec beaucoup de sérieux, l’on se fait sa place et je peux dire que j’ai réussi à m’intégrer à la RTI et à établir une bonne entente et une bonne qualité de collaboration avec tout le monde, aussi bien les hommes que les femmes.

« Depuis que j’en ai le souvenir, j’ai toujours eu une passion pour l’image et pour l’organisation. Pour faire ce métier il faut être très structurée, très organisée et très alerte. La télévision est un univers passionnant où nous pouvons faire rêver des millions de personnes. »

Quels sont les enjeux techniques de votre mission auprès du RDTH ?

Le plus grand enjeu est de mettre à la disposition du Comité Central des Jeux de la Francophonie (CCJF) tous les moyens nécessaires pour la retransmission. Nous avons quatre unités de productions complètes qui englobent, des régies, des caméras, des microphones et tous les matériels requis pour la captation. C’est pour nous un grand défi de mettre à disposition tout ce matériel car c’est vraiment beaucoup de moyens pour fournir une production audio-visuelle de qualité. Nous avons déjà réussi à regrouper tout ce dont nous avions besoin et c’est déjà une satisfaction de pouvoir travailler sereinement avec ce qu’il faut.

Depuis quand vous préparez-vous pour cette tâche délicate ?

Nous nous préparons depuis quatre ans. Dès que les 7ème Jeux ont pris fin à Nice, la Côte d’Ivoire a été désignée pour organiser les jeux suivants. À partir de ce moment-là, nous avons commencé à travailler et à préparer tout cela. Il a fallu monter de nombreux dossiers d’appels d’offre pour pouvoir obtenir tous le matériel nécessaire, passer les commandes, s’assurer que les paiements étaient effectués et que le matériel était livré à temps.

Où vont se dérouler les Jeux ?

Ils vont se dérouler sur plusieurs sites, notamment au Palais des sports où il va y avoir la lutte libre, la lutte africaine, le basket et le judo. Il y aussi le palais de la Culture qui va abriter les compétitions culturelles, le chant, le conte, la danse. Le canal Oboua va quant à lui accueillir la jonglerie et les marionnettes géantes. Enfin, de nombreuses compétitions auront lieu au stade Félix Houphouët-Boigny qui est dédié à l’athlétisme et au football, le sport roi (rires) ! Ici en Côte d’Ivoire, les 8ème Jeux ne pouvaient pas se dérouler sans football. C’est donc beaucoup de compétitions sportives, artistiques et culturelles que nous allons voir durant ces jeux et que nous allons retransmettre pour les téléspectateurs du monde entier.

Combien de personnes de la RTDH sont mobilisées avec vous et quels sont leurs moyens ?

Pour tous les sites, nous avons un peu plus de 300 personnes mobilisées incluant aussi l’ensemble des techniciens et des chauffeurs. Ici au Palais des Sports de Treichville, nous avons une régie qui fonctionne avec 8 caméras, au stade Félix Houphouët-Boigny nous avons une régie qui fonctionne avec 15 caméras. Nous avons également un moyen mobile de 12 caméras qui se charge de retransmettre les compétitions culturelles. En tout nous avons entre 50 et 60 caméras actives durant ces Jeux. Nous utilisons aussi des drones pour réaliser des plans larges et généraux des différents sites où ont lieu les compétitions.

Naffissata Touré, coordinatrice de production au RDTH et ses collaboratrices au palais des sports de Treichville © Photo Benjamin Reverdit

On sent que vous êtes fin prêtes ! Vous semblez connaître le programme sur le bout des doigts !

C’est quasiment obligatoire de le connaître lorsque l’on a une telle mission et un rôle si important dans l’organisation des Jeux. Il faut maitriser de A à Z tout ce qui va se passer. Je puis vous dire que pour qu’aujourd’hui je me retrouve coordinatrice de production des 8èmes Jeux de la Francophonie, c’est que je connais très bien mon métier et que je maîtrise le programme ! (rires)

Nous sommes à l’ouverture des Jeux et la très belle soirée a été très bien retransmise, est-ce pour vous une satisfaction ?

Oui nous avons fournis un très bon direct, et c’est pour nous une première grande satisfaction, mais le travail ne fait que commencer car l’ensemble des manifestations sportives sont à venir.

Pour revenir un peu à vous, qu’aimez-vous faire lorsque vous n’êtes pas à la télévision ?

C’est bien d’en parler, car quand je ne travaille pas à la télévision, je regarde chez moi d’autres émissions (rires). J’aime bien aussi lire des recettes de cuisine car comme mon travail est très prenant, je n’ai malheureusement pas toujours le temps de cuisiner. Je me retrouve à travailler certains week-ends et jours fériés en fonction des périodes de grosse activité, Comme durant ces Jeux où je serais quasiment tous les jours sur le terrain. La lecture et la cuisine me permettent de m’évader et j’apprécie beaucoup à préparer de nombreux plats délicieux. La seule chose que j’ai du mal à réussir, c’est la confection des gâteaux (rires)

Pour le mot de la fin, que pouvez-vous nous confier sur « Farot » la mascotte des 8èmes Jeux de la Francophonie ?

Farot est très vivant, c’est notre bébé ! Il est le jeune éléphant emblème de notre pays. Farot amuse tout le monde car il est entouré de joie et de gaité, nous sommes très fiers de lui ! (rire). Durant tous les Jeux, il va soutenir nos équipes et nous encourager pour aider la Côte d’Ivoire à remporter le plus de médailles et de distinctions possibles.

par Benjamin Reverdit

Contact
RTI – RadioDiffusion Télévision Ivoirienne
http://www.rti.ci/

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