Une femme à une élection présidentielle au Mali : une première. «Je suis candidate parce que je suis révoltée. Parce que je vois que les hommes qui sont là comme candidats sont en train de faire des histoires. Ils ne pensent qu’à eux-mêmes. Ils ne pensent pas au pays», détaille Kante Djebou Ndiaye, au micro de Rfi.
Femme d’affaires et entrepreneur, à 55 ans, elle fait partie des vingt-quatre candidats maliens qui rêvent du Palais de Koulouba à la présidentielle du 29 juillet prochain. Elle s’est lancée dans la course pour, dit-elle, défendre les droits de la femme malienne.
« Je serai présidente »
«Les femmes maliennes sont isolées parce que, pour elles, elles n’ont pas le droit de se présenter. J’ai confiance aussi, parce que je connais mon pays, le Mali, et ses réalités. Je sais que je vais passer et je serai présidente », espère la femme qui a travaillé un moment en Centrafrique, à l’époque où François Bozizé était au pouvoir.
Mme Kante Djebou Ndiaye reçoit « du monde » dans le salon de sa maison, située dans le quartier populaire de Bamako. Des clubs de soutien, des curieux, mais également son équipe de campagne. Elle affirme désormais détenir 65 clubs de soutien et associations pour l’aider à « prendre » le pouvoir. « J’ai mes parrainages, j’ai ma caution à payer », informe-t-elle.
Caution évaluée à 25 millions de F Cfa, contre 10 millions de F Cfa lors de la dernière élection
La caution est estimée à 25 millions de F Cfa, contre seulement 10 millions de F Cfa lors de la dernière présidentielle. Cette caution sera remboursée par l’État s’ils (les candidats) parviennent à récolter plus de 5 % des suffrages exprimés au premier tour.
Selon les premières estimations du gouvernement, le budget global pour l’organisation des élections en 2018 (la présidentielle donc, mais aussi les législatives et des élections locales) est d’environ 96 milliards de F Cfa.
Cette enveloppe couvre les dépenses de toutes les institutions impliquées dans l’organisation de ces scrutins : le ministère de l’Administration territoriale, la commission électorale, la Délégation générale aux élections, la Cour constitutionnelle…
Pape Nouha SOUANE