Un drame de sur les albinos
C’est une réalisation de Noaz Deshe qui met en scène la traque insoutenable d’un jeune albinos dans la région orientale de l’Afrique, plus spécifiquement en Tanzanie. Est-ce le hasard de la programmation qui veut que le film fasse écho à l’actualité dans ce pays où 200 sorciers ont été arrêtés cette semaine, pour meurtres et mutilation d’albinos? Selon l’ONU, plus de 70 albinos ont été tués en Tanzanie depuis 2006. Rappelons que le pays, en pleine modernisation, croule sous le poids de superstitions d’un autre temps. Toujours selon l’ONU l’albinisme est une maladie génétique héréditaire qui touche 1 personne sur 1400 en Tanzanie. Ainsi, les albinos sont victimes de croyances leur attribuant des pouvoirs magiques qui permettent d’accéder au pouvoir, à la richesse, au bonheur. Malheureusement, cela a débouché sur un tragique trafic rentable de leurs organes, utilisés pour des rituels de sorcellerie. D’autres ont été mutilés à l’issue d’enlèvements ou d’attaques. C’est dans le but d’endiguer ce phénomène effroyable, que les autorités tanzaniennes ont décrété une loi interdisant la pratique de la sorcellerie. Ces faits sont tristement imputables à d’autres pays d’Afrique noire comme le Cameroun, le Malawi ou encore le Sénégal. Le réalisateur de Dark Shadow, quand à lui, affirme que ce n’est pas un film africain ou sur l’Afrique, s’exprimant en ces termes : « Que ressent-on lorsqu’on est pourchassé, traqué comme une bête, à cause de sa couleur de peau ? Il n’y a rien là de spécifiquement africain hélas. »
Par Auzouhat Gnaoré