La Banque Mondiale relève le rôle clef des smartphones dans la lutte contre l'exclusion financière

2 milliards de personnes dans le monde sont dépourvues de compte bancaire, soit 18% des adultes et dans les pays les plus pauvres, plus de 50% des adultes. Comment lutter contre cette exclusion financière ? Tel fut le questionnement du rapport sur l’inclusion financière publié au début du mois d’avril par la Banque mondiale. Il souligne le rôle clef des nouvelles technologies de l’information (NTIC) pour permettre à ces populations d’accéder à des services financiers, et ainsi stimuler l’économie des pays émergents.

L’inclusion financière ne se limite aujourd’hui plus à la détention d’un compte en banque. Dans ce rapport, la position de la Banque mondiale semble désormais claire : les comptes qui permettent d’effectuer de simples transactions, proposés par des organismes non-bancaires offrant des services d’e-money ou de portefeuille électronique, assurent « un service financier essentiel ». Cette position marque un tournant salutaire pour le développement des pays émergents et la lutte contre la pauvreté dans le monde.

Ainsi, les paiements électroniques par téléphone jouent désormais un rôle phare.  Les téléphones mobiles affichent un taux de pénétration record dans le monde entier, puisqu’ils ont conquis les zones les plus reculées où les banques ne sont pas présentes. La Banque Mondiale souligne alors que « Les services de paiement électronique par téléphone mobile semblent tout particulièrement adaptés pour les régions rurales et reculées, où il serait bien trop onéreux d’implanter des agences physiques pour enregistrer des transactions ». Ce type d’offre, actuellement disponible dans 93 pays, permet aux personnes dépourvues de compte bancaire d’effectuer des virements et des paiements avec des frais très minimes.

Cependant, l’inclusion financière dépend d’un tissu d’entreprises et de services acceptant les paiements électroniques. Il appelle ainsi les décideurs à tirer parti des innovations dans les univers de la mobilité et du digital pour les mettre au service des pays émergents. En effet, l’usage fréquent des comptes transactionnels nécessite que des investissements soient faits pour moderniser les systèmes de paiement nationaux, dans le but de populariser les paiements électroniques. Cela permettra de créer un cercle vertueux, en améliorant l’accès aux comptes transactionnels et leur adoption.

Ainsi, pour améliorer l’inclusion financière des populations des pays émergents, le rapport énonce sept grands principes directeurs :

• Un engagement des organisations du secteur public et privé
• Un cadre juridique et réglementaire solide qui sous-tend l’inclusion financière;
• Des infrastructures financières et des TIC sûrs, efficaces et largement accessibles;
• Des comptes de transaction et une offre de produits de paiement qui répondent efficacement à un large éventail de besoins transaction
• La disponibilité d’un vaste réseau de points d’accès
• Une sensibilisation efficace et des efforts d’éducation financière;
• Un effet de levier de grand volume et de flux de paiements récurrents, y compris les envois de fonds, pour faire avancer les objectifs d’inclusion financière.

Les NTIC pourront alors jouer un rôle clef dans le développement des pays émergents, en permettant aux populations les plus pauvres d’avoir accès aux services financiers. Cependant, cette conclusion ne signifie pas pour autant que les paiements électroniques devront être utilisés de façon excessive. Cela nécessite également une éducation et une sensibilisation des populations concernées.

Lien au rapport : http://www.worldbank.org/en/news/press-release/2016/04/05/seven-essential-guiding-principles-to-boost-financial-inclusion-laid-out-in-new-report
Par Céline Bernath