Les actrices françaises noires rayonnent au Festival de Cannes

Hier, le Festival du film international de Cannes s’est achevé sur la Croisette. Comme à son habitude, les célèbres marches du Palais des Festivals ont accueilli les célébrités du monde entier, parées de leur plus beaux atours, contribuant ainsi au glamour de cet événement. Mais la croisette a, cette année, été le lieu d’une tribune pour les actrices noires de France, qui ont dénoncé les traitements discriminatoires qu’elles subissent dans leur profession.
Ce sont en tous 16 actrices noires et métisses qui ont monté les marches le 16 mai dernier, pour la projection du film Burning du Coréen Lee Chang Dong. Elles ont été accueillies au sommet des marches par Khadja Nin, chanteuse burundaise et membre du jury de cette 71ème édition. Une montée des marches plus que symbolique car, le 3 mai dernier,  est publié le livre titré « Noire n’est pas mon métier », coécrit par ces seize actrices.
Parmi elles, Sonia Rolland, Aïssa Maïga, Firmine Richard ou encore Eye Haidara. Dans ce livre, ces femmes noires et métisses, partagent des expériences, des anecdotes, vécues à des castings ou sur les plateaux de tournage, où elles ont été réduites à leur couleur de peau. Le but est de faire prendre conscience aux décideurs de ce milieu qu’il est temps que le cinéma soit à l’image de la société française, qui est riche de diversité. En effet, le seul acteur noir français, autour duquel un film peut être construit, reste à ce jour Omar Sy. Autrement, tous les autres acteurs et actrices noires ou métisses, sont réduits à des rôles encore stéréotypés, faisant parfois office de figurants.
Si cette montée des marches a été remarquée, ce n’est pourtant pas la première fois que le manque de diversité dans le cinéma français. Le 19 février 2000, lors de la 25ème Nuit des Cesar, l’écrivaine Calixthe Beyala et le comédien et metteur en scène Luc Saint-Eloy, livrait un discours enflammé sur le sujet. Force est de constater que dix-huit ans plus tard, cette cause est en position de stagnation.
Auzouhat Gnaoré
 

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