Sacrée Miss Côte d’Ivoire le 3 juin 2017 lors d’une cérémonie mémorable au Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan, Mandjalia Gbané va remettre prochainement sa couronne. Lors d’une visite à Paris, elle a choisi le cadre prestigieux du Château de Versailles pour rencontrer Amina et répondre en exclusivité à nos questions. En gardant les pieds bien sur terre, la jeune « Reine de beauté » ivoirienne témoigne de son parcours d’excellence et fait ici le bilan d’une année extraordinaire qui a bouleversé sa vie. Entretien.
Quelle jeune fille se cache derrière cette très grande Miss (de 1,86 m) et comment cette belle aventure a-t-elle commencé ?
J’ai 21 ans, je suis originaire de la région de Bondoukou, titulaire d’un BTS en gestion commerciale et actuellement commerciale grands comptes dans une entreprise de la place. J’ai commencé fin 2015, juste après mon baccalauréat car je voulais d’abord passer mon bac avant d’entamer une carrière de mannequin parce que gérer mannequinat et études ce n’est pas facile… lorsque j’ai débuté, je me suis dit : pourquoi ne pas me lancer aussi dans les concours de beauté ? J’ai participé ainsi au concours Miss Model Côte d’Ivoire en 2016 et j’ai été sacrée Miss Model Côte d’Ivoire 2016. Je suis alors partie en Chine concourir pour Miss Model World. Là-bas, j’ai été élue Miss Model Afrique et j’ai eu aussi le titre de meilleur corps en Bikini « Best in Swimsuit ». J’ai ramené de là-bas donc deux écharpes (titres) pour la Côte d’Ivoire. Lorsque j’étais de retour au pays mes amis et mes parents m’ont dit : « Si tu as réussi à partir en Chine pour Miss Model World, et que tu as acquis tous ces titres alors pourquoi ne pas tenter le concours Miss Côte d’Ivoire ? » J’ai ainsi décidé de me présenter. Aussi j’avais cette envie d’impacter positivement la jeunesse, de la sensibiliser à avoir des pratiques nobles telles que le travail, la persévérance, la confiance en soi et la rigueur.
« Comme moi, la nouvelle Miss bénéficiera de ce cadeau du Ciel ! »
Dans quelques jours vous transmettrez votre couronne à la Miss Côte d’ivoire 2018, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
C’est une étape très importante ! A ma place, certaines jeunes femmes pourraient se trouver tristes ou malheureuses, et s’il est vrai que je ressens un peu d’amertume comme chaque miss en fin de règne, je vis les choses avec une grande sérénité. Cela fait partie de la vie, où toutes les bonnes choses ont une fin. Lorsque j’ai été sacrée Miss Côte d’Ivoire 2017, le 3 juin dernier, j’ai rendu grâce à Dieu pour ce cadeau qu’il m’avait fait. A présent, je ne puis éprouver qu’un très grand bonheur pour la nouvelle Miss Côte d’Ivoire 2018 qui va me succéder et bénéficiera aussi de ce cadeau du Ciel. Vous savez, transmettre une couronne, c’est comme transmettre un témoin pour faire gagner une équipe. Notre équipe, c’est la Côte d’Ivoire et c’est notre famille. Avant de le transmettre, chacune de nous doit faire son maximum pour porter le flambeau le plus loin et le plus haut possible avec dignité et constance afin que tous voient une belle lumière.
“J’attends toujours mon prince charmant ”
A propos de lumière, vous avez choisi le château de Versailles pour donner votre interview exceptionnelle pour Amina…
Comme nous nous sommes rencontrés en France, il fallait trouver un cadre prestigieux pour en témoigner. Beaucoup viennent à Paris et repartent en n’ayant connu que la Tour Eiffel ou l’Arc de triomphe et c’est dommage, car le cœur de l’âme française se trouve à Versailles. En tant que Reine de beauté, j’avais très envie de me rendre là. Versailles représente pour moi la splendeur, la majesté et aussi la souveraineté ! Alors pourquoi Versailles ? Et bien parce que l’idée était très tentante pour moi de faire un petit clin d’œil et de réaliser l’interview d’Amina depuis le Château, le Château du Roi Soleil.
Que pense aujourd’hui votre maman de votre beau parcours ?
Elle est plus que jamais très fière de moi ! Cela illumine la vie d’une maman de savoir que sa fille ait représentée un an durant la beauté et la vitalité de son pays. Je me souviens d’elle au commencement de mon aventure de miss. Au départ, elle n’était pas d’accord, car je suis issue d’une famille musulmane. Mais j’ai réussi à la convaincre, car je sais d’où je viens et je savais surtout là où je souhaitais aller. On peut très bien être Miss et être sérieuse en même temps. J’attends toujours mon prince charmant…
Qu’aimez-vous faire dans la vie ?
Je suis passionnée de mode et j’aime beaucoup la photographie. J’aime aussi me cultiver et apprendre de nouvelles choses. J’aime découvrir des cultures différentes. J’adore la musique et la chanson, même si – malheureusement – je ne trouve pas que j’ai une belle voix !
« Djalia Angels viendra en aide aux enfants en difficulté »
Pouvez-vous nous parler de vos actions humanitaires ?
Avant de concourir pour Miss Côte d’ivoire, j’avais déjà un projet social, celui de venir en aide aux enfants ayant des difficultés de scolarisation. J’ai perdu mon père à l’âge de 11 ans et ma scolarisation n’a pas été sans encombres. J’ai toujours souhaité venir en aide à ceux vivant la même situation que j’ai vécue et le titre de Miss Côte d’Ivoire m’a beaucoup aidé pour concrétiser les choses. En ce moment, je suis en pleine création de mon association qui va s’appeler « Djalia Angels », les Anges de Mandjalia. J’espère qu’avec la grâce de Dieu je pourrai y arriver. Notre objectif est de parvenir à scolariser de nombreux enfants. Cette année nous avons pu en scolariser 10 dont certains auront le brevet du premier cycle et d’autres le baccalauréat, et j’en suis très heureuse ! Certains arrêtent l’école après le CM1, parce que leurs parents n’ont pas les moyens, d’autres, juste après le BEPC. C’est un vrai fléau.
Depuis votre parcours de mannequin, puis votre sacre de Miss Côte d’Ivoire, quel regard portez-vous aujourd’hui sur votre féminité ?
C’est très étrange pour moi de constater ma métamorphose à ce sujet. Etant plus jeune, je me comportais presque comme un garçon et ne prêtais guère d’attention à ma féminité. Fin 2015, lorsque j’ai commencé le mannequinat, je ne savais pas marcher sur des talons ! Et puis j’ai appris et cela m’a permis d’avoir davantage d’assurance et de prendre confiance en moi. J’ai donc décidé de tenter les concours de beauté qui m’intéressaient vraiment depuis la classe de terminale, puisque dorénavant, je me sentais prête. Par la suite, il y a eu ma couronne en Chine de Miss Model Afrique, puis mon sacre comme Miss Côte d’Ivoire. Et voici qu’en quelques années j’ai rattrapé tout mon retard en matière de féminité ! (Rires). Je prends énormément en compte tous les détails. C’est d’ailleurs un des plus grands enjeux du mandat d’une Miss car, une fois élue, il faut tâcher chaque jour de rester au top et d’être aussi belle au dedans, qu’au dehors. Alors aujourd’hui j’aime par exemple toujours plus la gentillesse et les petites attentions ! Après tout ce parcours, j’ai finalement découvert qu’être une femme, c’était aussi aimer que l’on reconnaisse notre spécificité et parfois aussi notre douceur et notre délicatesse. Nous en avons besoin, cela nous fait briller !
Propos recueillis par Benjamin REVERDIT
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