La consommation de kaolin est une habitude ancestrale chez les femmes d’Afrique centrale et occidentale. Nommé « lokpo » en Côte d’Ivoire, « kew » au Sénégal ou encore « kalaba » au Cameroun, les effets néfastes du kaolin sont aujourd’hui signalés par le corps médicale.
Le kaolin est une argile blanchâtre, rougeâtre ou brunâtre, principalement composée de silicates d’aluminium, découvert à l’origine en Chine. Il est utilisé dans la fabrication de porcelaine, du papier mais également à des fins médicales et cosmétiques. La consommation régulière de kaolin dénote la présence du trouble du comportement alimentaire qu’est le syndrome de Pica. Ce syndrome se caractérise par l’ingestion durable de substances non nutritives et non comestibles comme la terre, la craie ou encore le papier. Employé à des fins médicales, le kaolin à dose unique peut calmer les douleurs d’estomac. Pourtant il est consommé d’une manière addictive en Afrique, principalement par les femmes , au même titre que la nicotine ou la caféine. Lié à un plaisir innommable, comme toutes les addictions, c’est souvent durant la grossesse que la majorité des femmes concernées s’y mettent afin de réguler une salivation excessive. Cette addiction , à terme, provoque de sérieux problèmes de santé. Le kaolin empêche l’absorption du fer par le sang, entraînant des cas d’anémies sévères, des soucis intestinaux ou encore une constipation chronique.
Chez les femmes enceintes, les conséquences sont beaucoup plus alarmantes, car le kaolin peut causer des fausses couches ou un retard de croissance chez le fœtus.
Par Auzouhat Gnaoré