Awa Ly fait partie de ces découvertes musicales qui vous surprennent agréablement. Son nouvel album Five and a Feather, sorti le 25 mars, est un hymne à l’amour, mais aussi un bijou aux multiples influences musicales. Son secret : une voix envoûtante qui vous porte sur des airs résolument jazz, teintés de blues, de soul, de musique africaine ou même afro-cubaines. C’est hier, au Café de la Danse, qu’elle a su éveiller nos sens.
Une invitation au voyage musical
Awa Ly est l’incarnation d’une génération qui a grandi au gré de multiples influences culturelles. Née à Paris de parents sénégalais, elle vit actuellement en Italie. Son inspiration puise dans les vinyls de blues, de soul, de musiques africaines, ainsi qu’afro-cubaines qui ont bercé son enfance. Plus tard, à l’adolescence, un médiathécaire la convertit au jazz, à saint Coltrane, aux formules d’Herbie Hancock. Et c’est ainsi qu’elle a su ajouter au jazz une touche particulièrement originale. Sa voix ensorcelante, accompagnée de la kora de Ballaké Sissoko, de la senza de Paco Sery, de la contrebasse de Greg Cohen, de la steel-guitar ou du erhu est une invitation à un vrai voyage musical exploratoire.
A l’origine, un rêve mystique
L’album d’Awa Ly est né d’une vision nocturne. « L’atmosphère y était enchantée, comme mystique, nimbée dans une scénographie convoquant la lune, la Terre et les éléments. Mélange ancestral entre les Indiens d’Amérique et l’Afrique, l’être chamanique était là, s’exprimant dans une langue inconnue, narrant des histoires réelles ou fantasmées. », raconte-t-elle. Et c’est ainsi qu’a émergé d’un rêve « Five and a Feather ». La chanteuse continue d’expliquer son titre telle une conteuse : » Five, comme toutes ces choses que l’on chiffre par cinq : les sens, les océans, les continents, les lignes d’une portée musicale, les doigts de la main… Et feather, la plume, l’élément magique, qui les relie, la légèreté, l’envol. » Sa présence sur scène et sa voix sont tout aussi ensorcelantes que la naissance de son album.
Un hymne à l’amour universel
Les différents titres de l’album sont un hymne à l’amour sous toutes ses formes. Celui qui naît, celui qui s’éteint, celui qui déçoit, celui qu’on porte à un ami, à sa famille. Mais aussi, celui qu’on porte à son prochain, comme « Here », qui rend hommage au sort des migrants qui périssent en mer, originellement chantée avec Faada Freddy et pour lequel elle a invité hier sur scène Gaël Faye. Mais est également évoqué l’amour insatisfait qui rend fou, comme « Let me love you ».
Sur scène, Awa Ly possède les attributs d’une chamane. Sa voix et sa présence nous emportent dans son univers mystique et nous magnétisent. Sans oublier sa part terrienne qui se révèle par son professionnalisme et son envie de transmettre sa passion et son talent. Cette chanteuse prometteuse, actuellement en tournée en France, saura certainement séduire un public toujours plus important.
Par Céline Bernath
https://www.youtube.com/watch?v=M13n9uUjQD0